La zone euro peut résister à une sortie de la Grèce, dit Berlin

Drapeau grec devant la bâtiment du Reichstag à Berlin. Le gouvernement allemand pense que la zone euro sera maintenant en mesure de faire face à une sortie de la Grèce si celle-ci s'avère nécessaire, écrit le magazine allemand Der Spiegel, qui cite des sources gouvernementales à Berlin. /Photo d'archives/REUTERS/Thomas Peter

BERLIN (Reuters) - Le gouvernement allemand pense que la zone euro sera maintenant en mesure de faire face à une sortie de la Grèce si celle-ci s'avère nécessaire, écrit le magazine allemand Der Spiegel, qui cite des sources gouvernementales à Berlin. La chancelière Angela Merkel comme son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, estiment que la zone euro a mis en oeuvre suffisamment de réformes depuis le pic de sa crise en 2012 pour pouvoir gérer une sortie de la Grèce, selon le magazine. "Le danger de contagion est limité, car le Portugal et l'Irlande sont considérés comme guéris", déclare une source gouvernementale allemande que cite l'hebdomadaire. De plus, le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds d'aide de la zone euro, est un mécanisme de sauvetage "efficace" et est désormais utilisable, relève une autre source. Les grandes banques seraient protégées par l'union bancaire. Selon Der Spiegel, le gouvernement allemand juge une sortie de la Grèce de la zone euro pratiquement inévitable si le parti de gauche Syriza, anti-austérité, remporte les élections législatives anticipées du 25 janvier. Le chef de file de Syriza, Alexis Tsipras, souhaite revenir sur les mesures d'austérité de ces dernières années et effacer une partie de la dette grecque s'il arrive au pouvoir à la faveur de ces élections, pour lesquelles les sondages donnent son parti en tête des intentions de vote devant la Nouvelle démocratie (ND, droite) du Premier ministre, Antonis Samaras. Syriza devance ainsi les conservateurs au pouvoir de 3,1 points, selon une enquête de l'institut Rass que publie le journal Eleftheros Typos dans son édition dominicale, Syriza recueille 30,4% des intentions de vote, contre 27,3% pour la ND. Le sondage a été réalisé les 29 et 30 décembre, alors que le candidat du pouvoir pour le poste de chef de l'Etat, Stavros Dimas, venait échouer à sa troisième tentative de se faire élire par les députés, ce qui a déclenché la dissolution de la Vouli (parlement) et la convocation des législatives anticipées. Syriza devance la ND depuis des mois dans les sondages, mais son avance s'est quelque peu réduite ces dernières semaines. Dans ce dernier sondage en date, 74,2% des personnes interrogées estiment que la Grèce doit rester dans la zone euro "à tout prix", contre 24,1% qui sont d'un avis contraire. (Erik Kirschbaum, avec George Georgiopoulos à Athènes, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser)