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La zone euro fixe à dimanche la limite à un accord avec la Grèce

par Julien Ponthus et Renee Maltezou BRUXELLES (Reuters) - Réunis mardi au sommet à Bruxelles, les pays membres de la zone euro se sont donnés jusqu'au week-end pour s'accorder sur un plan d'aide susceptible de maintenir au sein de la monnaie unique une Grèce au bord de l'effondrement économique. Isolée diplomatiquement après la victoire du "non" dimanche lors du referendum organisé sur les propositions des créanciers, la Grèce a obtenu un sursis de moins de 48 heures pour présenter un plan de réformes et déposer une demande officielle d'aide au Mécanisme européen de stabilité (MES). "La dure réalité est qu'il ne nous reste plus que cinq jours pour parvenir à un accord définitif", a prévenu Donald Tusk, le président du Conseil européen, au cours d'une conférence de presse à l'issue du sommet. Alors que de nombreux analystes estimaient que la réunion de mardi constituait la dernière chance pour sortir de l'impasse, cette échéance a de fait été repoussée à une rencontre des ministres des Finances de la zone euro samedi. La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité obtenir dans la semaine suffisamment de propositions de la part d'Athènes pour demander au Bundestag d'approuver l'ouverture de discussions en vue d'un nouveau plan d'aide à long terme. Tous les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se réuniront dimanche à condition que le Premier ministre grec Alexis Tsipras soumette d'ici jeudi un plan détaillé, a-t-elle déclaré. Si ce plan est jugé adéquat et que le gouvernement grec commence à le mettre en oeuvre, un prêt à court terme pourra être accordé à la Grèce, a poursuivi la chancelière. LA MENACE DU GREXIT DEMEURE La Banque centrale européenne assurera la liquidité minimale à la Grèce jusqu'à ce que les membres de la zone euro se prononcent sur un projet d'accord, a précisé de son côté François Hollande tout en estimant qu'un accord était possible. Il a précisé que les ministres des Finances de la zone euro se réuniraient samedi pour se prononcer sur les réformes proposées par la Grèce, avant un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'ensemble de l'UE dimanche. La Grèce a formulé des propositions crédibles pour obtenir une promesse de financement appropriée d'ici à la fin de la semaine et pour mettre un terme définitif à la crise, a estimé mardi le Premier ministre grec Alexis Tsipras. "Les discussions se sont déroulées dans une atmosphère positive. Le processus sera rapide. Il débutera dans les heures qui viennent avec l'objectif de conclure au plus tard à la fin de la semaine", a-t-il déclaré à la presse. "La partie grecque poursuivra ses efforts, forte de l'arme robuste du verdict du peuple grec (...) qui s'est prononcé à une large majorité en faveur d'un accord viable pour mettre fin aux discussions et ouvrir la voie à une sortie de crise". Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, pourtant un défenseur de l'intégrité de la zone euro, a mis en garde contre un échec des négociations. "Je suis fermement contre un Grexit mais je ne pourrai pas l'empêcher si le gouvernement grec ne fait pas ce qu'il doit faire", a-t-il averti. Un scénario détaillé prévoyant une sortie grecque de la zone euro a été préparé, a-t-il poursuivi. (Julien Ponthus, édité par Pierre Sérisier)