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La ville de Marawi est libérée, annonce le président philippin

Le président philippin, Rodrigo Duterte (photo), a annoncé mardi la libération de la ville de Marawi, occupée partiellement depuis mai dernier par des combattants islamistes. /Photo prise le 8 août 2017/REUTERS/Erik De Castro

MANILLE (Reuters) - Le président philippin, Rodrigo Duterte, a annoncé mardi la libération de la ville de Marawi, occupée partiellement depuis mai dernier par des combattants islamistes.

Le général Restituto Padilla, porte-parole de l'armée philippine, a toutefois déclaré qu'une trentaine d'insurgés restaient retranchés dans Marawi avec une vingtaine d'otages et que les opérations militaires se poursuivaient.

Rodrigo Duterte s'est rendu dans cette ville de près de 200.000 habitants située sur l'île de Mindanao (sud) au lendemain de la mort de deux chefs de la rébellion.

Il a proclamé la victoire de l'armée devant un groupe de soldats, rapportent CNN Philippines et ABS-CBN.

"Je déclare par conséquent la ville de Marawi libérée de l'influence terroriste, ce qui marque le début de la réhabilitation", a déclaré Rodrigo Duterte.

Marawi a été en partie occupée par les islamistes pendant 148 jours. Plus de 800 rebelles, 47 civils et 162 soldats ont été tués depuis mai dans les affrontements.

Isnilon Hapilon, "émir" autoproclamé de l'Etat islamique pour l'Asie du Sud-Est et chef d'une faction extrémiste du groupe Abu Sayyaf, et Omarkhayam Maute, l'un des deux "califes" à la tête de l'alliance islamiste Dawla Islamiya, ont été tués au cours d'une opération ciblée lundi. Leurs corps ont été retrouvés et identifiés, selon les autorités.

Même si les combats ne sont pas tout à fait terminés, les derniers rebelles sont des "traînards" qui ne représentent plus une menace, a déclaré le général Padilla.

"Il n'y a aucun moyen pour eux de sortir, il n'y a aucun moyen pour quiconque d'entrer", a-t-il dit.

Les militaires supposent que Mahmud Ahmad, un dirigeant islamiste malaisien, se trouve toujours dans la ville, mais ne le considèrent pas comme menaçant. "C'est un intellectuel, pas un combattant", a déclaré Restituto Padilla.

Certains spécialistes des questions de sécurité estiment que Mahmud Ahmad, qui est connu comme un recruteur et financier aguerri du mouvement islamiste, aspire à remplacer Hapilon comme représentant de l'Etat islamique en Asie du Sud-Est. Agé de 39 ans, il est passé par un camp d'entraînement d'Al Qaïda en Afghanistan.

L'attaque de Marawi a révélé aux yeux des experts l'étendue de la menace extrémiste dans les régions pauvres et peu développées à majorité musulmane du sud de l'archipel, que le gouvernement de Manille a selon eux longtemps sous-estimée.

(Neil Jerome Morales, Manuel Mogato; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)