La vieille ville d'Hébron inscrite au patrimoine mondial

JÉRUSALEM (Reuters) - L'Unesco a inscrit vendredi la vieille ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, et son lieu saint vénéré tant par les juifs que par les musulmans, sur la liste du patrimoine mondial en péril de l'humanité, s'attirant une réponse véhémente d'Israël. La décision, prise lors d'une réunion à Cracovie, en Pologne, du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), concerne ce que les juifs nomment le tombeau des Patriarches et les musulmans la mosquée d'Ibrahim. La vieille ville d'Hébron est explicitement mentionnée par l'Unesco comme appartenant à la "Palestine", membre à part entière de l'organisation depuis six ans. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanhayu a dénoncé une "nouvelle décision aberrante de l'Unesco" et ordonné qu'un million de dollars (880.000 euros) qui devaient être versés au fonds mondial servent finalement au financement d'un musée et à d'autre projets relatifs à la présence juive à Hébron. Au cours de l'année écoulée, c'est la quatrième fois qu'Israël réduit sa contribution à l'Unesco. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Reyad al Maliki, a déclaré que ce vote était une "succès dans la bataille diplomatique lancée par la Palestine sur tous les fronts face aux pressions israéliennes et américaines". Il a ajouté que cette décision de l'Unesco marquait l'"échec mémorable" des efforts déployés par Israël et ses alliés pour empêcher la communauté internationale de reconnaître la mosquée d'Ibrahim comme site palestinien du patrimoine mondial. Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, a écrit sur Twitter: "La glorieuse histoire du peuple juif en Israël a débuté à Hébron. Ni les mensonges de l'Unesco ni la fausse histoire ne pourront changer cela. La vérité est éternelle." Hébron abrite quelque 200.000 habitants palestiniens et un millier de colons juifs qui vivent au coeur de la vieille ville, sous la protection de 800 militaires. (Ori Lewis; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)