La Turquie veut normaliser ses relations avec la Syrie

C’est un virage à 180 degrés que s’apprête à négocier la Turquie en politique étrangère. Le pays poursuit ses efforts pour rompre son isolement sur la scène diplomatique internationale. Après s‘être réconciliée avec la Russie et Israël, Ankara souhaite désormais réchauffer ses relations avec la Syrie. Virage politique Un changement de stratégie politique motivé par la lutte contre l’Etat islamique. Devant les membres de son parti islamo-conservateur l’AKP, le Premier ministre turc a dit vouloir “élargir le cercle des relations cordiales au sein de la Turquie et avec l‘étranger, un processus déjà enclenché avec Moscou et Israël. Nous avons besoin de normaliser aussi nos relations avec la Syrie”, a conclu Binali Yildirim. Le départ de Bachar al-Assad Difficile de savoir concrètement comment ces relations bilatérals vont pouvoir se réchauffer. La Turquie a toujours plaidé pour un départ de Bachar al-Assad du pouvoir et soutenu les rebelles, leur fournissant notamment des armes. Ankara prône à présent un retour à la stabilité dans la région, en Syrie et en Irak, pour combattre le terrorisme et enrayer le flux migratoire qui déferle à sa porte. 2,7 millions de réfugiés ont rejoint la Turquie depuis le début des hostilités en Syrie. Les relations israélo-turques Les deux pays étaient en froid depuis l’assaut donné par l’armée israélienne contre le navire Marmara en mai 2010. Six bateaux essayaient de briser le blocus maritime imposé par Israël sur la bande de Gaza. Un commando israélien avait alors mené un raid contre l’un des navires, faisant dix morts côté turc. La Turquie et Israël ont conclu un accord fin juin mettant fin à leur dispute diplomatique. Lire : Israël et la Turquie vont normaliser leurs relations après six années de brouille Huit mois de crise diplomatique avec Moscou La Russie avait mis en place un embargo sur l’importation de certaines denrées turques et l’emploi de travailleurs depuis fin novembre 2015. Ces mesures de rétorsion avaient été décrétées suite à la destruction d’un bombardier russe par des F-16 turcs au-dessus de la frontière syrienne. Elles ont été en partie levées fin juin. Vladimir Poutine dit avoir reçu un message d’excuses de Recep Tayyip Erdogan. Ankara préfère parler de “regrets”. Lire : Rapide ou lente, la normalisation Russie-Turquie