La Turquie continue les purges, les Kurdes visés
DIYARBAKIR, Turquie (Reuters) - Le gouvernement turc lance la plus importante opération de son histoire contre les militants kurdes, a déclaré jeudi le président Recep Tayyip Erdogan, après avoir suspendu 11.500 professeurs suspectés de soutenir un parti pro-kurde. Erdogan a affirmé qu'il continuerait ses efforts pour supprimer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, considéré par Ankara comme responsable du putsch raté du 15 juillet et surnommé "organisation terroriste güleniste" (FETO). "Nous avons mené et menons actuellement les opérations les plus importantes de l'histoire contre l'organisation terroriste du PKK, à la fois à l'intérieur et en dehors de nos frontières", a assuré le président turc. "Que ce soit dans la lutte contre le PKK ou contre le FETO, une dimension importante de cette lutte est le renvoi des fonctionnaires qui sont des extensions de cette organisation à l'intérieur de l'Etat", a-t-il ajouté. Le gouvernement a suspendu 11.500 professeurs pour leurs liens suspectés avec le PKK, a indiqué jeudi un responsable turc, après que le Premier ministre Binali Yildirim a estimé le week-end dernier que 14.000 professeurs avaient des connections avec les militants kurdes dans le sud-est du pays. Les agences de presse Dogan et Anatolie et des responsables des services de sécurité ont également rapporté que des administrateurs gouvernementaux avaient été nommés dans deux municipalités de la province de Diyarbakir pour remplacer des soutiens d'un parti pro-kurde, ce qu'a démenti le gouverneur local. "Les informations sur une prise de contrôle de deux mairies de la province de Diyarbakir ne reflètent pas la réalité. Il n'y a eu aucune nomination pour le moment. S'il y a nomination, un communiqué sera publié", a déclaré le gouverneur de cette province du sud-est dans un communiqué. Le Parti démocratique des régions (DBP) qui gère les deux municipalités, ainsi que de nombreuses autres dans le sud-est de la Turquie, est considéré comme une extension du PKK par le président Recep Tayyip Erdogan. (Daren Butler et Ece Toksabay, Laura Martin pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)