La Turquie choisit Eurosam pour définir son système de missiles

PARIS (Reuters) - La Turquie a fait un pas supplémentaire vers une coopération militaire accrue avec la France et l'Italie en signant un contrat d'étude de définition d'un futur système de missiles avec deux groupes turcs et l'européen Eurosam, annoncé vendredi le consortium réunissant MBDA et Thales.

Ce contrat d'étude prévu pour durer 18 mois, conclu lors d'une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Paris, fait suite à la lettre d'intention signée début novembre pour renforcer la coopération des trois pays dans des projets d'armement.

Eurosam et les turcs Aselsan et Roketsan prépareront ainsi la production d'un futur système de défense aérienne et anti-missile, précise le consortium dans un communiqué.

"L'activité de développement conjointe devrait soutenir le propre programme de la Turquie tout en ouvrant des perspectives d'export et de coopération à long terme entre la Turquie, l'Italie et la France", explique-t-il.

Eurosam réunit le constructeur européen de missiles MBDA (coentreprise entre Airbus, l'italien Leonardo et le britannique BAE Systems) et l'équipementier Thales, qui a pour principaux actionnaires l'Etat français et Dassault Aviation, le constructeur de l'avion de combat Rafale.

Le lent processus entre Eurosam et la Turquie est le résultat d'un effort de longue haleine pour parvenir à un accord.

La reprise des discussions, notamment avec Eurosam, suit l'annulation en novembre 2015 d'un appel d'offres de système de missiles de longue portée, évalué à 3,4 milliards de dollars et dont l'attribution à la Chine avait inquiété les alliés d'Ankara au sein de l'Otan.

Fin novembre, la Turquie a également annoncé qu'elle recevrait dès 2019 ses premiers missiles sol-air russes S-400, une livraison qui suscite des inquiétudes au sein des membres de l'Otan notamment parce que ces armements ne peuvent pas être intégrés dans les systèmes de défense de l'alliance atlantique.

Ankara dit ne pas avoir d'autre choix que d'acheter les missiles russes en l'absence d'alternative meilleur marché au sein des pays de l'Otan.

(Cyril Altmeyer, édité par Yves Clarisse)