La thèse du vol MH17 abattu par un missile relancée

TCHERVONI CHOVTEN, Ukraine (Reuters) - Des habitants d'un village de l'est de l'Ukraine ont déclaré à Reuters avoir vu passer un missile au dessus de leur tête très peu temps avant le crash du MH17 de la Malaysian Airlines. Le vol MH17 de la Malaysia Airlines, qui assurait la liaison entre Amsterdam et Kuala Lumpur, s'est écrasé le 17 juillet dernier dans l'est de l'Ukraine, tuant les 298 passagers et membres d'équipage, dont les deux tiers étaient néerlandais. Pour les experts, l'hypothèse la plus probable est que l'avion a été abattu par un missile sol-air qui aurait été tiré à partir des territoires tenus par les séparatistes ukrainiens pro-russes. Les témoignages, recueillis par Reuters auprès de quatre villageois habitant Tchervoni Chovten, en zone rebelle, tendent à démontrer qu'un missile a été tiré depuis un pas de tir situé non loin de là. Or, la position la plus proche des forces gouvernementales était à six kilomètres de là, ce qui semble exclure qu'elles l'aient mis à feu. "Il (le missile) s'est envolé. Au début, nous avons cru qu'un avion s'écrasait. Mais c'était un missile", déclare Valentina Kovalenko qui arrachait ce jour-là des pommes de terre dans son potager. Sa fille, Anastasia, dit avoir vu le missile passer au dessus du village et, peu de temps après, un avion exploser. "Ma mère et moi étions dans le jardin lorsque cela s'est produit", se souvient Piotr Fedotov, un villageois de 58 ans. "L'explosion a été si forte, que nous nous sommes assis sans le vouloir, nos jambes se sont dérobées sous nos pieds." "Le missile était là, il a zigzagué, puis une sorte d'étage de fusée s'est détaché, ensuite (...) j'ai vu l'avion tomber. Ce n'est qu'après que nous avons réalisé que c'était un Boeing." Interrogé face à une caméra de Reuters, il a dans un premier temps déclaré qu'il avait été tiré depuis un territoire tenu par l'armée ukrainienne. Après l'enregistrement, il est revenu sur ses dires, expliquant que le missile provenait d'un territoire occupé par les rebelles. Prié de donner les raisons de ce changement de version, il a dit avoir eu peur des représailles des rebelles. (Nicolas Delame pour le service français)