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La tension monte à nouveau dans l'est de l'Ukraine

par Natalia Zinets KIEV (Reuters) - Un soldat ukrainien a été tué et sept autres blessés ces dernières heures dans l'est de l'Ukraine, où les tensions sont de nouveau vives entre les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses. D'après le porte-parole de l'armée ukrainienne, Oleksander Motouzyanyk, qui a fait état de ce nouveau décès, les rebelles ont intensifié leurs attaques contre les forces gouvernementales en violation du cessez-le-feu. Cette trêve est la condition de base des accords de Minsk-2 négociés en février dernier en Biélorussie. L'accord, obtenu par le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, a été signé par les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko. Il doit ouvrir à la voie à un règlement politique de la crise en cours depuis plus d'un an qui a fait plus de 6.100 morts. Les séparatistes prorusses sont accusés par Kiev d'utiliser des armes lourdes censées avoir été retirées des lignes de front. L'armée ukrainienne a affirmé samedi qu'ils avaient bombardé des positions tenues par la Garde nationale à Chyrokyne, un village situé à l'est de la ville stratégique de Marioupol. Tenue par les forces gouvernementales, cette ville industrielle portuaire, sur la mer d'Azov, est située entre les territoires séparatistes de l'est du pays et la Crimée, annexée par la Russie en mars 2014. Les séparatistes ont parallèlement affirmé au cours du week-end que l'armée avait ouvert le feu sur un convoi d'aide en provenance de Russie, faisant un mort. Edouard Basourine, porte-parole des rebelles cité samedi par l'agence de presse de Donetsk, le bastion des séparatistes, a parlé d'une "situation explosive" qui "exige l'intervention urgente de la communauté internationale". Un autre représentant des rebelles, Denis Pouchiline, a déclaré pour sa part à l'agence de presse russe RIA que l'armée de Kiev regroupait du matériel militaire et a dit y voir le signe que le gouvernement ukrainien a l'intention de chercher une "solution militaire au conflit". A ce stade, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargés de surveiller le cessez-le-feu, estiment que les violations restent limitées. "Nous ne sommes pas dans une phase de conflit très active similaire à ce que nous observions les mois précédents", a déclaré samedi le secrétaire général de l'OSCE, Lamberto Zannier, en marge d'un colloque sur la sécurité organisé en Estonie. "Il semble plutôt s'agir d'initiatives de commandants locaux mais je conviens que si nous ne maîtrisons pas ces choses, un risque existe d'une plus grande détérioration", a-t-il ajouté. (avec David Mardiste à Tallinn; Henri-Pierre André pour le service français)