La tension entre Iran et Etats-Unis est à son "paroxysme" dit Rohani

Hassan Rohani (photo) a estimé mercredi que les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis étaient à leur "paroxysme" et que les sanctions imposées par l'administration Trump aux secteurs pétrolier et bancaire iraniens étaient un "acte terroriste". /Photo d'archives/REUTERS/Eric Thayer

LONDRES (Reuters) - Hassan Rohani a estimé mercredi que les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis étaient à leur "paroxysme" et que les sanctions imposées par l'administration Trump aux secteurs pétrolier et bancaire iraniens étaient un "acte terroriste".

"Le contentieux entre l'Iran et l'Amérique est actuellement à son paroxysme. L'Amérique emploie tous ses pouvoirs contre nous", a déclaré le président iranien lors d'un conseil des ministres, selon des propos rapportés par la chaîne de télévision publique IRIB.

"Les pressions américaines sur les entreprises et les banques pour qu'elles arrêtent de faire des affaires avec l'Iran sont à 100% un acte terroriste", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat iranien a également estimé que la conférence sur le Moyen-Orient et l'Iran organisé la semaine passée par les Etats-Unis à Varsovie était un "échec".

Cette conférence avait réuni les ministres des Affaires étrangères et des responsables d'une soixantaine de pays.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo y a souhaité "une nouvelle ère de coopération" pour relever les défis au Proche-Orient, citant notamment les dossiers iranien, syrien, yéménite et israélo-palestinien.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a accusé mercredi les Etats-Unis de faire preuve d'"hypocrisie" en disant vouloir lutter contre le programme nucléaire iranien tout en cherchant à vendre leur technologie nucléaire à l'Arabie saoudite, le grand rival régional de Téhéran.

"Ni les droits de l'homme, ni le programme nucléaire ne sont la vraie préoccupation des Etats-Unis. D'abord un journaliste démembré ; maintenant la vente illégale de technologie nucléaire à l'Arabie saoudite démontrent clairement l'#hypocrisieUS", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Zarif faisait allusion au refus de l'administration Trump de prendre en compte les conclusions de ses propres services de renseignement qui ont mis en cause la responsabilité du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul.

(Bozorgmehr Sharafedin; Pierre Sérisier et Tangi Salaün pour le service français)