La tempête Dirk persiste dans le sud-est de la France

PARIS (Reuters) - La tempête "Dirk", qui a provoqué la mort d'au moins six personnes et de nombreux dégâts dans l'ouest de l'Europe, s'est atténuée mercredi mais a persisté dans le sud-est de la France touché par des vents forts et des précipitations abondantes. Le trafic de l'aéroport de Nice a été fortement perturbé tout au long de la journée, provoquant de nombreuses annulations de vols, dont la plupart de ceux d'Air France, a-t-on appris auprès de la direction du site. D'abord interrompue dans la matinée, l'activité a partiellement repris en milieu de journée à la faveur d'une accalmie, avant qu'une nouvelle dégradation n'entraîne une nouvelle fermeture des pistes pour les vols à l'arrivée. "On n'a plus d'atterrissage possible jusqu'à 23 heures" a déclaré Valérie Wack, directrice d'astreinte du site. L'absence de visibilité et de fortes rafales de vent sont à l'origine de l'annulation de 46 vols au départ et de 49 à l'arrivée depuis mercredi matin, sur les 129 rotations prévues dans la journée, selon un décompte effectué à 18h00. "Seulement, seize avions ont pu décoller aujourd'hui, les compagnies décident au cas par cas quand c'est possible", a précisé Valérie Wack. Parallèlement, 50.000 foyers français restaient privés d'électricité en milieu d'après-midi, dont 35.000 en Bretagne, selon ERDF (Électricité Réseau Distribution France). La situation, qui était en voie de rétablissement mardi soir, s'était à nouveau dégradée au cours de la nuit après le passage de la tempête dans la vallée du Rhône. ETAT DE CATASTROPHE NATURELLE "Nous sommes assez confiant sur le fait de rétablir ce soir 90% des foyers privés d'électricité", a déclaré Philippe Gluck, porte-parole d'ERDF, à Reuters. En ce jour de Noël, plus de 2.000 techniciens ERDF et salariés d'entreprises prestataires étaient à pied d'oeuvre pour rétablir au plus vite les équipements électriques. Dans la matinée, cinq départements de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avaient été classés en vigilance orange en raison des risques de crue sur les cours d'eau côtiers, ainsi que des risques de vagues et de submersion du littoral. Mais en milieu d'après-midi, Météo France a levé son alerte pour quatre d'entre eux (Hautes-Alpes, Alpes de Hautes-Provence, Bouches-du-Rhône, Var). Seul le département des Alpes-Maritimes, où plusieurs routes secondaires ont été coupées par des éboulements ou inondations, restait en vigilance orange jusqu'à minuit. La situation tendait à revenir à la normale en Normandie et en Bretagne, où la décrue des rivières s'est poursuivie tout au long de la journée. Plusieurs villes bretonnes, dont Morlaix et Quimperlé, où les inondations ont provoqué d'importants dégâts, ont demandé à ce que l'état de catastrophe naturelle soit déclaré. A Morlaix, un véritable torrent a dévalé la principale artère de la ville, qui a été engloutie sous plus d'un mètre d'eau. Le maire de la ville, Agnès Le Brun, a déploré que la préfecture n'ait envoyé aucune "alerte crue", ce qui n'a pas permis de prendre des mesures préventives. "Nous n'avions donc pas eu les moyens d'anticiper", a-t-elle dit au Figaro.fr. Le ministère de l'Intérieur a fait savoir que les demandes de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle seraient rapidement examinées. "Partout où les conditions sont réunies", les procédures de classement seront validées "dans les plus brefs délais", a déclaré son porte-parole, Pierre-Henry Brandet. "Il y a déjà des dossiers qui sont en cours d'examen, d'instruction". Gérard Bon, avec Matthias Galante à Nice