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La Silicon Valley moins en verve sur le décret Trump

par David Ingram

SAN FRANCISCO (Reuters) - Apple, Alphabet, la maison mère de Google, et Facebook figurent parmi la soixantaine de sociétés high-tech qui semblent avoir renoncé à s'opposer au décret controversé de Donald Trump, visant à interdire provisoirement l'entrée aux Etats-Unis de ressortissants de six pays à majorité musulmane et de la plupart des réfugiés.

Ces géants de la technologie ont décidé de ne pas appuyer l'action en justice visant à bloquer le nouveau décret du président américain qui prévoit une interdiction de territoire de 90 jours pour les ressortissants d'Iran, de Libye, de Syrie, de Somalie, du Soudan et du Yémen. L'Irak, qui faisait partie de la première liste du 27 janvier, est cette fois épargné. La restriction ne concerne que les nouveaux demandeurs de visa.

Un document déposé devant une cour fédérale à Hawaï mardi pour le compte de sociétés de la Silicon Valley fait mention du soutien de 58 entreprises, soit moins de la moitié des 127 signataires d'un document similaire déposé devant une cour d'appel le mois dernier après la première version de l'ordonnance signée par Donald Trump.

Airbnb, Dropbox et Kickstarter figurent en revanche au nombre des sociétés ayant signé le nouveau document. Ce qui n'est plus le cas de Microsoft, eBay, Intel, Netflix et Twitter, qui avaient pourtant appuyé l'action en justice contre le premier décret.

Mercredi, un juge fédéral de Hawaï a mis un coup d'arrêt à ce second décret sur l'immigration, à la veille de son entrée en vigueur jeudi matin.

Donald Trump, qui assure que la mesure est essentielle au maintien de la sécurité nationale, a dénoncé "un dépassement juridique sans précédent", qui met son administration en mauvaise posture. Il a assuré qu'il irait "aussi loin qu'il le faudrait" pour défendre son décret, y compris devant la Cour suprême.

Les groupes high-tech, qui embauchent généralement davantage d'employés qualifiés étrangers que d'autres secteurs de l'économie, ont été déterminants dans la lutte contre le décret anti-immigration.

Aucune explication n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur la baisse du nombre de signataires contre le nouveau décret.

Robert Atkins, avocat au barreau de New York et co-auteur du document contre le décret anti-immigration, estime cependant que d'autres entreprises auront l'occasion de se joindre par la suite à cette initiative tout au long de la procédure judiciaire. "Nous nous attendons à ce que le nombre de signataires augmente", a-t-il dit.

Uber Technologies prévoit de rejoindre la liste des signataires, selon un porte-parole de la société de services de voitures de transport avec chauffeur (VTC).

Box, un service de stockage et de partage de fichiers, a dit n'avoir pas changé de position bien qu'il n'ait pas signé pour le moment le document judiciaire.

Une porte-parole de Twitter a réaffirmé la position du site de micro-blogging contre la première version du décret anti-immigration en janvier mais a refusé d'en dire davantage.

Une porte-parole de Facebook s'est également abstenu de tout commentaire.

Apple, Google, eBay, Intel, Microsoft et Netflix n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)