La semaine finit bien pour les actions avec l'emploi US

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - A l'exception de Francfort, les principales Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi dans le sillage de Wall Street après les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, marqués à la fois par des créations de postes plus nombreuses qu'attendu et une hausse des salaires moins marquée qu'anticipé, tempérant ainsi les craintes d'accélération de l'inflation et donc de la hausse des taux.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,39% (20,3 points) à 5.274,40 points, sa meilleure clôture depuis le 28 février, et à Londres, le FTSE 100 a progressé de 0,3%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,21%, le FTSEurofirst 300 0,32% et le Stoxx 600 0,43%.

A Francfort, le Dax a reculé de 0,07%, pénalisé par la chute de 5,61% de Lufthansa après ses chiffres de trafic de février, qui montrent une stagnation de la recette unitaire.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 1,16%, le Standard & Poor's 500 1,11% et le Nasdaq Composite 1,22%.

Ce dernier a inscrit un nouveau record absolu, effaçant la totalité des pertes subies depuis la fin janvier, et le Dow a repassé le seuil de 25.000 points pour la première fois depuis huit jours.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 affiche un rebond de 3,05% après une chute de 3,7% la semaine dernière; le CAC a lui repris 2,68% après un recul de 3,4% et le S&P 500 se dirige vers une hausse de 2,9% après une baisse de 2,04%.

L'économie américaine a créé 313.000 emplois en février selon le, rapport mensuel du département du Travail, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 200.000 seulement. A l'inverse, le salaire horaire moyen a augmenté moins qu'attendu, de 0,1% sur un mois et 2,6% sur un an, alors que le consensus donnait respectivement 0,2% et 2,8%.

Ces chiffres confortent le scénario d'une remontée des taux de la Réserve fédérale à l'issue de sa réunion des 20 et 21 mars sans pour autant raviver les craintes d'une accélération du resserrement de sa politique monétaire.

L'ÉCART ENTRE LES RENDEMENTS AMÉRICAIN ET ALLEMAND SE CREUSE

Parallèlement, les marchés semblent avoir digéré sans difficulté la confirmation par Donald Trump de la mise en oeuvre prochaine de lourds droits à l'importation sur l'acier et l'aluminium, qui a logiquement suscité des menaces de représailles chez plusieurs partenaires des Etats-Unis, sans qu'aucune décision ne soit adoptée dans l'immédiat.

"Le spectre d'une guerre commerciale constitue un nouveau vent contraire pour l'expansion mondiale synchronisée mais les vents favorables restent dominants, la dynamique de croissance mondiale atteignant un nouveau palier", résument les responsables de la stratégie de taux fixes de Société générale.

"La faiblesse de l'inflation force les banques centrales à poursuivre une normalisation graduelle de leurs politiques monétaires."

Sur le marché des changes, le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises, freiné par la faible hausse des salaires américains en février. Les rendements des bons du Trésor sont néanmoins orientés à la hausse, le dix ans remontant à près de 2,90%.

De l'autre côté de l'Atlantique, l'euro se traite autour de 1,2320 dollar, pratiquement inchangé sur la semaine, et le rendement du Bund allemand à dix ans avoisine 0,655%.

L'écart entre les rendements à dix ans américain et allemand se creuse de nouveau à plus de 225 points de base, au plus haut depuis fin 2016.

Le perdant du jour côté devises est le yen, qui abandonne 0,5% face au dollar, au plus bas depuis plus d'une semaine, et 0,6% face à l'euro; la devise nippone est affectée à la fois par les signes spectaculaires de détente du dossier nord-coréen, qui la privent d'une partie de son attrait de valeur refuge, et par les conclusions de la réunion de politique monétaire de la Banque du Japon.

Côté actions, le compartiment des matières premières affiche la meilleure performance sectorielle du jour (+1,60%) grâce à la hausse des cours des métaux de base. Celui de l'énergie pris 0,69% grâce au rebond du pétrole: le Brent gagnait 2,7% au moment de la clôture à 65,33 dollars le baril.

Parmi les plus fortes baisses à Paris, Lagardère a chuté de 7,32%, au plus bas depuis novembre 2016, après des résultats annuels jugés décevants, la perspective de nouvelles cessions ne suffisant pas à rassurer les investisseurs.

Spie a lui aussi été lourdement sanctionné, cédant 6,26% après la publication de ses résultats annuels et l'annonce d'une prévision de marge inférieure aux attentes pour 2018.

(Edité par Juliette Rouillon)