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Les soldats russes capturés en Ukraine seront jugés pour terrorisme

A Debaltseve, dans l'est de l'Ukraine. Les deux soldats russes capturés par l'armée ukrainienne sont accusés par Kiev d'avoir tué des militaires ukrainiens dans les combats qui se déroulent dans l'est du pays et ils seront jugés pour actes de terrorisme, ont déclaré lundi les autorités. /Photo prise le 3 février 2015/REUTERS/Sergey Polezhaka

KIEV (Reuters) - Deux soldats russes capturés par l'armée ukrainienne et accusés par Kiev d'avoir tué des militaires ukrainiens dans les combats dans l'est du pays seront jugés pour actes de terrorisme, ont déclaré lundi les autorités ukrainiennes. "Ces soldats (russes) accomplissaient leur mission militaire. Ils allaient tuer nos soldats, tuer notre peuple", a déclaré Andriy Lissenko, porte-parole de l'armée ukrainienne. Valentyn Nalivaychenko, chef de la sécurité d'Etat, a déclaré que les deux hommes faisaient partie d'un groupe qui avait commis des "actes terroristes, armes à la main, contre notre peuple". Ils seront poursuivis pour "activités terroristes et crimes terroristes." Le Kremlin a réaffirmé lundi qu'aucun soldat de l'armée régulière russe ne participait aux combats dans l'est de l'Ukraine. Cité par l'agence Tass, le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov, a affirmé que les deux hommes ne faisaient plus partie des forces armées lorsqu'ils ont été capturés dimanche. "Nous avons vérifié les informations données par l'Ukraine. Il est vrai que ces hommes ont servi dans l'une des unités des forces russes", a dit le général Konachenkov, avant de souligner qu'ils ne faisaient plus partie de l'armée depuis un certain temps. L'Ukraine et l'Otan accusent Moscou de soutenir les séparatistes prorusses de l'Est ukrainien en leur fournissant du matériel militaire et des troupes, ce que réfute régulièrement la Russie. Interrogé sur l'annonce par l'Ukraine dimanche de l'arrestation de deux soldats russes dans les territoires revendiqués par les séparatistes, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a répondu: "Je ne peux pas le confirmer. Nous (l'administration présidentielle) ne sommes pas le bon interlocuteur pour évoquer ces questions." "SPETSNAZ" "Comme le ministère de la Défense, nous avons dit à de multiples reprises qu'il n'y avait aucun soldat russe dans le Donbass", a-t-il ajouté. Dans une vidéo diffusée lundi, l'un des deux hommes arrêtés dimanche déclare qu'il faisait partie d'un groupe de 14 hommes des forces spéciales russes envoyé en mission de renseignement dans la région de Louhansk. L'homme, blessé, dit s'appeler Alexandre Alexandrov et précise qu'il est sergent dans le "spetsnaz" (unité des forces spéciales) de Togliatti, dans le centre de la Russie. La véracité de la vidéo n'a pas pu être établie dans l'immédiat de source indépendante. Lundi après-midi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine, a accusé la Russie d'avoir cherché à tuer les deux soldats russes que Kiev dit avoir capturés. S'exprimant à Bruxelles à l'issue de discussions sur le commerce avec l'Union européenne, il a refusé de donner des précisions sur la façon dont les forces russes avaient tenté d'éliminer les deux prisonniers. A Budapest, le secrétaire général adjoint de l'Otan Alexander Vershbow, a exprimé des doutes sur la volonté de la Russie de soutenir l'application de l'accord de paix de Minsk pour apaiser le conflit ukrainien. "Il n'est toujours pas établi par des actes, en dépit des déclarations russes, que la Russie a véritablement l'intention de soutenir la mise en oeuvre de Minsk", a-t-il dit devant l'assemblée parlementaire de l'organisation. "La Russie essaie de faire croire qu'elle n'est pas l'une des parties en conflit et que l'Ukraine doit traiter directement avec les séparatistes", a-t-il ajouté. La signature de l'accord de Minsk en février dans la capitale biélorusse a débouché sur l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu qui est depuis régulièrement violé. Selon Kiev, deux soldats ukrainiens ont ainsi été tués ces 24 dernières heures dans l'Est et quatre autres blessés. (Katya Golubkova, avec Krisztina Than et Gergely Szakacs à Budapest; Marc Angrand, Eric Faye, Nicolas Delame et Guy Kerivel pour le service français)