La Russie et l'Otan constatent leurs "profonds désaccords"

BRUXELLES (Reuters) - Le Conseil Russie-Otan, qui se réunissait mercredi pour la première fois en près de deux ans, a illustré l'ampleur des désaccords entre Moscou et les Alliés sur la crise en Ukraine et l'avenir de la sécurité en Europe, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. "Lors de cette rencontre, il a été reconfirmé que nous étions en désaccord sur les faits, sur l'histoire et sur les responsabilités en Ukraine et autour de l'Ukraine", a-t-il rapporté devant la presse, évoquant de "profonds désaccords" entre les deux parties. "De nombreux alliés ne sont pas d'accord quand la Russie essaie de présenter cela comme une guerre civile. C'est la Russie qui déstabilise l'est de l'Ukraine, apporte un soutien aux séparatistes, munitions, finances, équipements et aussi structures de commandement et de contrôle", a-t-il poursuivi. L'ambassadeur de la Russie auprès de l'Otan, Alexander Grouchko, a estimé pour sa part qu'il ne pourrait y avoir d'amélioration des relations entre les deux parties tant que l'Otan ne réduirait pas ses activités militaires aux frontières avec la Russie. Il a notamment reproché aux Etats-Unis d'avoir cherché à faire pression sur Moscou en déployant la semaine dernière en mer Baltique un destroyer (contre-torpilleur) lance-missiles de la Navy près de Kaliningrad, territoire russe enclavé entre la Pologne et la Lituanie. "Il s'agit de tentatives visant à exercer une pression militaire sur la Russie", a-t-il dit. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires, toutes les précautions pour contrebalancer ces tentatives de recourir à la force militaire." Le Conseil Otan-Russie n'a jamais été officiellement suspendu mais sa dernière réunion remontait à juin 2014, deux mois après l'interruption par l'Alliance de sa coopération avec la Russie pour protester contre l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars. Stoltenberg a dit espérer que cette instance de dialogue puisse se réunir à nouveau mais a précisé qu'aucune date n'avait été fixée. (Robin Emmott; Henri-Pierre André pour le service français)