La Russie est "enlisée" en Syrie, l'Iran doit s'en retirer, dit Bolton

A Afrin, en Syrie. La Russie est "enlisée" en Syrie et voudrait que d'autres pays financent la reconstruction du pays, a affirmé mercredi John Bolton. /Photo d'archives/REUTERS/Khalil Ashawi

JERUSALEM (Reuters) - La Russie est "enlisée" en Syrie et voudrait que d'autres pays financent la reconstruction du pays, ce qui a peu de chance de se produire tant que l'Iran et ses alliés ne s'en seront pas retirés, a affirmé mercredi le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

En visite en Israël, John Bolton a déclaré à Reuters que les Etats-Unis n'avaient plus en Syrie que des objectifs limités.

"Nos intérêts sont de parachever la destruction du califat territorial créé par le groupe Etat islamique, de contenir la menace terroriste persistante de l'EI et de nous préoccuper de la présence des milices et des forces régulières iraniennes", a-t-il détaillé.

Pendant une conférence de presse à Jérusalem, le conseiller de Donald Trump a aussi apporté son soutien aux opérations militaires menées par Israël contre des bases syriennes où étaient entreposés des missiles iraniens et "d'autres armes menaçantes".

"Je crois qu'il s'agit d'un acte d'autodéfense légitime de la part d'Israël", a-t-il dit.

Selon John Bolton, le président russe Vladimir Poutine a dit à Donald Trump, lors de leur rencontre le 16 juillet à Helsinki, que Moscou n'était pas en position d'exiger le départ des forces iraniennes de Syrie.

"Mais il nous a aussi dit que ses intérêts et ceux de l'Iran n'étaient pas exactement les mêmes. Nous allons donc évidemment en parler avec lui pour voir quel rôle (la Russie) peut jouer", a-t-il indiqué.

"Nous allons voir sur quoi nous pouvons nous entendre pour mettre un terme au conflit syrien", a poursuivi John Bolton, qui s'entretiendra jeudi à Genève avec son homologue russe Nikolaï Patrouchev. "Mais le préalable, c'est le retrait de toutes les forces iraniennes."

Washington est en position de force dans ce dossier parce que "les Russes sont enlisés en Syrie", a estimé le conseiller de Donald Trump. "Et je ne crois pas qu'ils aient envie d'être enlisés. Je pense que leur activité diplomatique frénétique en Europe démontre qu'ils voudraient que quelqu'un d'autre assume le coût de la reconstruction de la Syrie."

Interrogé sur une possible offensive de l'armée du président syrien Bachar al Assad et de ses alliés contre la province rebelle d'Idlib, John Bolton a déclaré que Washington ne s'était pas entendu avec Moscou à ce sujet. "Mais nous avons dit très clairement que nous ne voulions pas que des armes chimiques ou biologiques soient utilisées", a-t-il ajouté.

(Dan Williams; Tangi Salaün pour le service français)