La Russie en désaccord avec l'analyse de Trump sur l'Iran

MOSCOU (Reuters) - La Russie ne partage pas l'analyse de l'administration de Donald Trump qui voit dans l'Iran "l'Etat terroriste numéro un", a déclaré lundi Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, ajoutant que Moscou entendait approfondir ses relations avec Téhéran. "La Russie a des relations amicales de partenariat avec l'Iran. Nous coopérons sur un large ensemble de sujets, nous apprécions nos relations commerciales et nous espérons les approfondir", a dit Peskov devant la presse. "Il n'est un mystère pour personne que Moscou et Washington ont des positions diamétralement opposées sur nombre de questions internationales", a-t-il poursuivi. "Cela ne devrait pas être un obstacle pour instaurer une communication normale et des relations pragmatiques réciproquement bénéfiques entre la Russie et les Etats-Unis", a-t-il ajouté. Interrogé sur la chaîne Fox News ce week-end, Donald Trump avait estimé que l'Iran nourrissait un "mépris total" à l'égard des Etats-Unis, justifiant ainsi sa décision d'imposer de nouvelles sanctions à la République islamique après un tir de missile balistique auquel elle a procédé. Cité par l'agence RIA, l'ambassadeur de Russie à Téhéran, Levan Djagarian, a déclaré que la Russie était préoccupée par l'actuelle escalade rhétorique entre les Etats-Unis et l'Iran et qu'elle faisait de son mieux pour réduire les tensions entre Washington et Téhéran. Le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a de son côté jugé qu'il serait trop risqué pour les Etats-Unis de vouloir renégocier l'accord de Vienne de juillet 2015 encadrant les activités nucléaires de l'Iran en échange d'une levée des sanctions. "N'essayez pas de réparer quelque chose qui n'est pas cassé", a déclaré Riabkov dans une interview à l'agence Interfax. Le vice-ministre a également préconisé le rétablissement de contacts directs entre les ministères et agences gouvernementales russes et américaines, des contacts gelés depuis la crise ukrainienne en 2014. (Maria Tsvetkova, avec Denis Pinchuk; Pierre Sérisier et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)