Publicité

La Russie minimise l'impact d'éventuelles sanctions

Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a assuré mardi lors d'un discours devant le Parlement que son pays pouvait minimiser l'impact d'éventuelles sanctions qui seraient décidées à son encontre en raison de la crise en Ukraine. /Photo prise le 22 avril 2014/REUTERS/Sergei Karpukhin

LONDRES (Reuters) - La Russie, menacée de nouvelles sanctions en raison de la crise en Ukraine, a assuré mardi qu'elle serait en mesure d'amortir leur impact et qu'elle soutiendrait les secteurs dépendants de fournisseurs étrangers. Le Premier ministre, Dmitri Medvedev, a déclaré au Parlement que d'éventuelles sanctions seraient une opportunité pour la Russie en lui permettant de réduire sa dépendance aux importations. "Nous ne pourrons pas abandonner la coopération avec des entreprises étrangères, y compris des entreprises occidentales, mais nous serons préparés à des mesures inamicales", a-t-il dit dans un rapport aux parlementaires sur l'action de son gouvernement en 2013. "Je suis sûr que nous pouvons minimiser leur impact", a-t-il ajouté. "Nous ne permettrons pas à nos citoyens de devenir otages de jeux politiques." Les Etats-Unis et l'Union européenne ont adopté des mesures d'interdiction de visa et de gel d'actifs visant un certain nombre de ressortissants russes après l'annexion de la Crimée le mois dernier. Washington a déclaré que de nouvelles sanctions pourraient entrer en vigueur "en quelques jours" si la Russie n'appliquait pas l'accord quadripartite conclu jeudi dernier à Genève pour tenter d'apaiser la tension en Ukraine. Dmitri Medvedev a déclaré que certaines banques russes étaient exclues des systèmes de paiement internationaux. "Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une violation des accords existants avec ces systèmes. Je crois que cela ne doit pas rester impuni", a-t-il dit, ajoutant que cette situation plaidait en faveur de la création d'un système national de paiement. Le chef du gouvernement a expliqué que la Russie souhaitait plus que jamais diversifier ses exportations de gaz naturel et qu'elle était engagée dans plusieurs projets en ce sens en Asie. Il a qualifié de "bluff" les déclarations sur de possibles importations européennes de gaz naturel américain qui viseraient à réduire la dépendance de l'Union européenne au gaz russe. Un tiers environ du gaz consommé en Europe provient de Russie. "Nous n'allons pas réduire nos relations économiques mais, si nos partenaires occidentaux font cette erreur, un travail intensif sur d'autres marchés compensera les pertes", a-t-il dit, ajoutant que la Russie développait sa coopération avec des pays de la région Asie-Pacifique, l'Inde et la Chine entre autres. Dmitri Medvedev a ajouté que la Russie était prête, si nécessaire, à engager des procédures judiciaires ou à en appeler à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour assurer un traitement équitable à ses exportateurs du secteur de l'énergie. (Darya Korsunskaya et Steve Gutterman, Marc Angrand pour le service français)