La Russie accuse les rebelles syriens d'un bombardement au chlore

Le général Igor Konachenkov. Le ministère russe de la Défense a accusé dimanche les rebelles syriens d'avoir eu recours à des bombes au chlore qui auraient provoqué 46 intoxications, dont celles de huit enfants, à Alep. /Photo prise le 17 septembre 2018/REUTERS/Maxim Shemetov

MOSCOU (Reuters) - Le ministère russe de la Défense a accusé dimanche les rebelles syriens d'avoir eu recours à des bombes au chlore qui auraient provoqué 46 intoxications, dont celles de huit enfants, à Alep.

Les tirs d'artillerie, poursuit-il dans un communiqué, provenaient d'un secteur aux mains des djihadistes de l'ex-front Al Nosra dans la zone dite de "désescalade" instaurée dans la province d'Idlib.

"Selon les informations préliminaires dont nous disposons, qui sont confirmées notamment par les symptômes d'empoisonnement de certaines victimes, les obus utilisés pour bombarder des zones résidentielles d'Alep contenaient du chlore", écrit le général Igor Konachenkov.

Moscou va en informer les autorités turques, qui sont garantes du respect du cessez-le-feu dans la zone de désescalade, ajoute le ministère.

L'agence de presse syrienne Sana fait quant à elle état de 107 blessés à Alep, dont trois quartiers ont selon elle été visés par des tirs d'obus contenant un gaz toxique.

Dans un communiqué, le ministère syrien des Affaires étrangères invite le Conseil de sécurité des Nations unies à "condamner immédiatement et fermement ces crimes terroristes" et à prendre des mesures "dissuasives et punitives à l'encontre des régimes qui soutiennent et finances le terrorisme".

"Nous ne pouvons pas connaître la nature du gaz, mais nous pensons qu'il s'agit de chlore et nous avons soigné les patients sur la base de cette hypothèse en raison des symptômes", a déclaré à Reuters Zaher Batal, président du Syndicat des médecins d'Alep.

Les rebelles nient quant à eux tout recours à des armes chimiques. "Le régime criminel tente, sur instructions de la Russie, d'accuser les rebelles d'utiliser des substances toxiques à Alep. C'est un mensonge", écrit sur Twitter Abdeslam Abdel Razak, au nom du mouvement armé Nour al Din al Zenki.

(Andrew Osborn, Jean-Philippe Lefief pour le service français)