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La Réunion, site privilégié pour l’observation des baleines à bosse

Chaque année de juin à octobre, les passionnés de cétacés scrutent l’horizon marin de la Réunion. Alors que débute l’hiver austral, les premières baleines à bosse font leur apparition. Après avoir accumulé des réserves alimentaires pendant des mois, elles remontent les eaux de l’Antarctique pour mettre bas et se reproduire dans celles de l’océan Indien.

Une centaine d’entre elles sont ainsi observés chaque année à proximité de l’île, principalement devant la côte Ouest où elles semblent apprécier le calme d’eaux moins profondes. La plupart ne font que passer, séjournant entre quelques jours et quelques semaines, sur la route d’une migration qui les mène jusqu’à la côte orientale de Madagascar. L’association Globice a pu établir cet itinéraire en implantant des balises émettrices Argos sur plusieurs baleines, en 2013. Une prochaine campagne de pose est prévue à la fin de l’hiver austral 2019 : « Nous cherchons à en savoir plus sur leur itinéraire de retour et combien de temps elles mettent pour parcourir les 4 000 kilomètres qui séparent la Réunion des eaux australes » explique Jean-Marc Gancille, un des responsables de Globice. La pose d’une balise Argos sur un mammifère marin de cette taille est évidemment affaire de spécialiste. En septembre 2019, l’association réunionnaise a sollicité les compétences d’une Américaine rodée à l’exercice et capable de ficher l’appareil émetteur à un endroit très précis, à l’arrière de la bosse, celui du dos qui reste assez longtemps émergé, lors des mouvements de l’animal à la surface, pour envoyer le signal vers le satellite.

Jusqu’à une époque récente, les observations de baleines étaient rares à La Réunion. Les premières ont été repérées au tournant de l’an 2000. Entre 2004 et 2006, une dizaine d’individus étaient recensés chaque année. Puis leur nombre a explosé. De toute évidence, le moratoire international sur la chasse à la baleine, entré en vigueur en 1986, commence à donner des résultats.

A partir du 18ème siècle, les baleines, notamment les baleines à bosse, ont été chassées massivement dans toutes les mers du monde, au point de frôler l’extinction. Une prise de conscience tardive a évité de voir la prédiction devenir réalité. Les populations de baleines à bosse augmentent, indéniablement.

La tendance a suscité l’éclosion du whale watching, car le spectacle offert par les géantes des mers est féerique. Les sauts des mâles en parade, ou des femelles qui cherchent ainsi à se débarrasser de leurs parasites, provoquent d’immenses gerbes retentissant plusieurs kilomètres à la ronde. Rien de plus émouvant que de voir une maman baleine soutenir son petit âgé de quelques jours, mais pesant déjà près d’une tonne !

Les spécialistes des baleines tentent pour leur part de comprendre la signification des chants des mâles, spécifiques à chaque groupe. La connaissance des mœurs baleinières progresse un peu plus chaque année, grâce aux scientifiques qui travaillent désormais en réseau, d’une île de l’océan Indien à l’autre, mais aussi en Afrique du Sud, en Tanzanie... Ils s’intéressent notamment à l’irrégularité de la remontée des baleines dans l’océan Indien. En 2015 et 2016, elles sont venues beaucoup moins nombreuses, puis elles sont revenues, comme si de rien n’était, en 2017, et l’année 2018 a été une année de fréquentation record.

L’hypothèse la plus partagée au sujet de leur quasi absence en 2015 et 2016 est le manque d’alimentation. Faute d’avoir pu se nourrir suffisamment pendant l’été austral, les baleines n’ont pas eu la force d’entreprendre leur migration annuelle. « Le changement climatique, la modification des courants marins et d’autres facteurs environnementaux peuvent avoir un effet sur l’abondance dans leur zone de nourrissage », précise Jean-Marc Gancille. Si l’arrêt de la chasse a généré un boom démographique chez les baleines à bosse, leur renouveau pourrait être contrarié par le bouleversement d’autres équilibres. Une raison supplémentaire pour venir admirer le prodigieux spectacle naturel offert par les géantes des mers, devant les côtes réunionnaises !

GLOBICE (Groupe local pour l’observation et l’identification des cétacés)
Le site de l’association est une mine d’information sur les baleines et les dauphins qui fréquentent les eaux réunionnaises. www.globice.org

Comment s’y rendre ?

Air Austral est la compagnie de référence. Basée sur l’île de La Réunion, elle est la seule à proposer des vols directs quotidiens au départ de Paris Charles de Gaulle, et 2 vols directs par semaine au départ de l’aéroport de Marseille-Provence.

Avant même d’atterrir vous êtes déjà dans l’ambiance créole, avec de la musique et des plateaux repas aux saveurs locales…

Renseignements et tarifs sur www.air-austral.com