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La remise de Mehdi Nemmouche à la Belgique examinée le 12 juin

La chambre d'instruction examinera le 12 juin le refus de Mehdi Nemmouche d'être remis à la Belgique dans l'enquête sur la tuerie du Musée juif de Bruxelles, qui a fait trois morts le 24 mai dernier. /Photo d'archives/ REUTERS/Stéphane Mahé

VERSAILLES Yvelines (Reuters) - Mehdi Nemmouche a réitéré jeudi devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles son refus d'être remis à la Belgique dans l'enquête sur la tuerie du Musée juif de Bruxelles, qui a fait trois morts le 24 mai dernier. L'audience, qui a duré cinq minutes dans une cour d'appel entourée d'un imposant dispositif de sécurité, a été renvoyée au 12 juin, le temps pour la défense de préparer le dossier. "On a eu très peu de temps pour se préparer et c'est la raison pour laquelle nous avons préféré demander le renvoi de cette audience pour pouvoir préparer correctement nos arguments", a déclaré à la presse l'avocat de Mehdi Nemmouche, Apolin Pepiezep. "Nous ne sommes pas en train de nous dérober." Mehdi Nemmouche, un franco-algérien de 29 ans, est apparu jeudi mal rasé, les cheveux ras et vêtu d'une polaire noire. Il avait exprimé mercredi devant le parquet général de Versailles son refus d'être remis à la Belgique, qui le réclame dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen pour le juger. Prié de dire de nouveau s'il consentait à cette procédure, l'homme a répondu : "Non". "Je suis solidaire de la démarche de l'avocat", a-t-il par ailleurs déclaré, en référence à la demande de renvoi. Le 12 juin, la chambre de l'instruction pourra rendre sa décision immédiatement ou la mettre en délibéré. NEMMOUCHE EST "SEREIN", DIT SON AVOCAT Si la justice française se prononce pour sa remise à la Belgique, Mehdi Nemmouche pourra former un pourvoi en cassation dans un délai de trois jours, ce qui retardera la procédure. La plus haute juridiction française disposera en effet de quarante jours pour statuer. Son avocat a d'ores et déjà déclaré qu'il était prêt à exercer tous les moyens de recours pour que son client, qu'il dit "serein", soit jugé en France. Mehdi Nemmouche, qui est écroué depuis mercredi à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (Yvelines), a été introduit jeudi dans un box vitré par trois hommes cagoulés et lourdement armés des Equipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS), des gendarmes d'élite attachés aux services pénitentiaires. Dans la salle, quatre hommes du Raid, les unités spéciales de la police, eux aussi cagoulés et armés, étaient présents. Originaire de Roubaix, Mehdi Nemmouche a été arrêté le 30 mai à Marseille à sa descente d'un car en provenance de Belgique puis transféré à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret (Hauts-de Seine). Le procureur de Paris, François Molins, a expliqué qu'il détenait un fusil d'assaut Kalachnikov et un pistolet identiques à ceux utilisés à Bruxelles. La carte mémoire de son appareil photo contenait une vidéo dans laquelle un homme, dont la voix ressemble à celle du suspect, revendique l'attaque. Mehdi Nemmouche, qui reconnaît le port et le transport illégal d'armes, disant les avoir volées en Belgique, ne s'est pas à ce jour prononcé sur la tuerie qui lui est imputée. Le suspect a été incarcéré à cinq reprises en France et se serait autoradicalisé durant sa détention, a dit le magistrat, précisant qu'il était resté en Syrie plus d'une année dans les rangs de groupes combattants. (Chine Labbé, édité par Gérard Bon)