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COR-La République en marche devrait bientôt se doter d'un chef

La République en marche devrait parachever son architecture en désignant d'ici la mi-novembre un délégué général en remplacement de la direction tricéphale en place depuis cet été, a-t-on appris auprès du mouvement présidentiel. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Correction: retire la référence à un vote en ligne dans le 6e paragraphe. La République en marche devrait parachever son architecture en désignant d'ici la mi-novembre un délégué général en remplacement de la direction tricéphale en place depuis cet été, a-t-on appris auprès du mouvement présidentiel. "Ils cherchent encore le bon profil", a déclaré à Reuters un élu LREM à propos de celui ou de celle qui prendra la tête d'un parti jusqu'ici entièrement dédié à son fondateur devenu président de la République. "Pour qu'Emmanuel Macron réussisse, il faut que le mouvement parle d'une même voix", ajoute ce membre important du parti présidentiel. "Et pour être chef de parti, il faut du coffre". Parmi les noms cités pour ce rôle figure Arnaud Leroy, l'un des trois membres de la direction actuelle. Benjamin Griveaux, Julien Denormandie et Christophe Castaner, tous trois membres du gouvernement, sont aussi sur la liste des élus possibles. Si un seul nom devrait en principe sortir au final, les statuts de LREM adoptés cet été prévoient la possibilité d'une direction collégiale. Selon la procédure envisagée par le parti, la nouvelle direction pourrait être installée lors d'un Conseil national organisé à la mi-novembre. Ce Conseil sera composé de parlementaires, de cadres du parti et d'adhérents, à hauteur de 25%. Quatre mois après l'installation d'Emmanuel Macron à l'Elysée, environ 75 permanents, pour la plupart jeunes et férus de nouvelles technologies, ont été recrutés pour animer les activités de LREM, tout juste installée dans ses nouveaux locaux du deuxième arrondissement de Paris. Une partie d'entre eux est chargée de répondre en ligne ou par téléphone aux questions des quelque 380.000 adhérents revendiqués, mais aussi de n'importe quel citoyen, sur l'action du gouvernement et les réformes en cours. "TEAM BUILDING" CHEZ LES DÉPUTÉS "En ce moment, on a beaucoup de questions sur les emplois aidés", témoigne une responsable du siège. LREM veut aussi favoriser les initiatives citoyennes par la formation ou en favorisant les contacts. "Nous voulons donner aux Français qui veulent s'investir dans la vie citoyenne les moyens de s'investir", explique une permanente croisée dans les locaux où les cartons n'ont pas encore été tous déballés. Parallèlement à la vie du parti, une grande partie des 313 députés LREM se sont réunis en début de semaine à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) autour de leur chef Richard Ferrand pour travailler à sa cohésion, à une semaine de l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale. Une séance de "team building" - selon une formule d'élus LREM, prompts aux anglicismes empruntés au monde de l'entreprise - destinée à faire oublier l'impression de confusion donnée par les débuts à l'Assemblée de députés n'ayant, pour nombre d'entre eux, jamais fait de politique auparavant. "Ce qui m'a été utile, ce sont les travaux autour de la confiance du groupe, la solidarité, avec l'objectif de mener à bien, de la façon la plus technique et cohérente possible, tous les travaux parlementaires", a raconté mercredi à Reuters Martine Wonner, députée LREM de Strasbourg (Bas-Rhin). Engagée "à 400%" au service de sa circonscription, ce médecin-psychiatre ne se préoccupe que de loin des travaux de finition chez LREM et de son futur chef. "Que le parti se structure maintenant, tant mieux ! Mais cela n'interfère pas du tout avec notre travail de député, que nous avons pris à bras le corps", dit-elle. (Edité par Yves Clarisse)