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La région de Kirkouk participera au référendum kurde du 25/09

KIRKOUK, Irak (Reuters) - La région pétrolière de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, participera le 25 septembre au référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, a déclaré mardi le conseil provisoire qui la dirige. La région de Kirkouk, où vivent Arabes, Turkmènes et Kurdes, est revendiquée à la fois par le gouvernement central irakien et par le gouvernement régional du Kurdistan autonome. Ce référendum aura "bien lieu, sans conteste" le 25 septembre dans la région, a déclaré à Reuters le gouverneur de Kirkouk, Najmouddine Karim, à l'issue d'un vote majoritaire en ce sens du conseil provisoire. Seulement 24 des 41 membres du conseil ont pris part au vote mardi, 23 votant pour une participation au référendum et un autre s'abstenant. Les autres membres - tous arabes ou turkmènes - ont boycotté ce vote et publié des communiqués dénonçant un futur référendum "non constitutionnel". S'adressant à la presse à l'issue d'un conseil des ministres, le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a parlé d'une "mauvaise" décision à propos du vote de mardi. "On ne traite pas les problèmes de la sorte", a-t-il estimé. Les peshmergas (combattants kurdes) ont pris le contrôle de Kirkouk en 2014, au moment de la retraite de l'armée irakienne face à l'offensive-éclair du groupe Etat islamique dans le nord et l'ouest de l'Irak. L'intervention des peshmergas a empêché ainsi que les champs pétrolifères ne tombent aux mains des djihadistes. Bagdad juge le référendum sur l'indépendance kurde contraire à la Constitution irakienne. Etats-Unis et pays occidentaux redoutent que ce scrutin ne dégénère en un conflit avec le pouvoir central irakien ou avec la Turquie et l'Iran, qui comptent d'importantes minorités kurdes. Pareil conflit détournerait l'attention de la lutte en cours contre le groupe Etat islamique, qui cède du terrain aussi bien en Irak qu'en Syrie depuis le début de l'année. Un haut responsable kurde a déclaré que les Kurdes d'Irak pourraient envisager un report du référendum en échange de concessions financières et politiques de Bagdad. (Raya Jalabi; Eric Faye pour le service français)