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La présidente sud-coréenne demande des excuses de Pyongyang

par Ju-min Park et Jack Kim SEOUL (Reuters) - La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a demandé lundi à la Corée du Nord de présenter des excuses pour ce qu'elle a qualifié de provocation dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui coupe la péninsule coréenne en deux depuis 1953. "Nous avons besoin d'excuses et de mesures claires pour éviter la récurrence de ces provocations et de ces situations de tension", a-t-elle dit alors que des négociations de haut rang entre les deux Corées Sud se poursuivent lundi matin. Les délégations tentent de désamorcer cette nouvelle crise qui s'est matérialisée par des échanges de tirs d'artillerie la semaine dernière. "A défaut, notre gouvernement prendra les mesures appropriées et poursuivra ses émissions via haut-parleurs", a ajouté la présidente sud-coréenne. Ces haut-parleurs géants, installés du côté sud de la DMZ et tournés vers le nord, sont à l'origine de la crise, Pyongyang mettant en demeure le Sud de stopper ce qu'il considère comme de la propagande. Les discussions qui se tiennent à Panmunjom, dans la DMZ, se sont ouvertes peu après l'expiration samedi de l'ultimatum qu'avait fixé Pyongyang au Sud pour qu'il débranche les haut-parleurs de la discorde. Deux jours plus tôt, jeudi, l'armée du Nord avait procédé à plusieurs tirs pour tenter de les détruire et le Sud avait répliqué par une trentaine de tirs d'artillerie. Aucune victime n'a été recensée. Dans le même temps, le dirigeant nord-coréen Kim Jung-un ordonnait à son armée de se mettre en "état de quasi-guerre". Le Sud accuse de son côté les Nord-Coréens d'avoir posé des mines antipersonnel dans une portion normalement déminée de la Zone démilitarisée. Deux soldats sud-coréens ont été légèrement blessés début août. Pyongyang dément être responsable de ces explosions. Les Nations unies, les Etats-Unis et la Chine, seule puissance majeure alliée du régime nord-coréen, ont tous appelé au calme à la suite des incidents de la semaine dernière. Les délégués "poursuivent ces discussions depuis de longues heures au coeur d'une situation critique", a annoncé lundi matin à la presse le porte-parole de la présidence sud-coréenne. Min Kyung-wook n'a donné aucun détail sur le contenu de ces échanges. La Corée du Sud et la Corée du Nord sont officiellement toujours en guerre, la guerre de Corée (1950-1953) s'étant achevée par un armistice sans qu'aucun traité de paix n'ait été signé. La DMZ est une zone tampon de 4 km de large, fortifiée et dont une partie est minée, qui sépare la péninsule coréenne en deux depuis l'armistice de Panmunjom le long du 38e parallèle. Plus d'un million de soldats sont déployés des deux côtés. (avec Tony Munroe; Henri-Pierre André pour le service français)