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La prudence l'emporte avant les annonces de Trump sur l'Iran

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé mardi en légère baisse, l'imminence de la décision de Donald Trump sur une éventuelle sortie unilatérale des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien décourageant les prises de position.

Les indices boursiers ont peu réagi à des informations de CNN et du New York Times affirmant juste avant la clôture des places européennes que le président américain, dont les annonces sont attendues pour 18h00 GMT, s'apprêtait à rétablir toutes les sanctions américaines levées dans le cadre de l'accord de 2015.

Les cours du pétrole ont en revanche creusé leur pertes, le brut léger américain et le Brent de mer du Nord perdant chacun jusqu'à plus de 3% après des informations de CNN évoquant la possibilité d'un sursis avant le rétablissement des sanctions américaines.

Le pétrole est l'un des marchés les plus exposés aux retombées du dossier iranien, la République islamique étant l'un des principaux exportateurs mondiaux.

Du côté des Bourses, le CAC 40 a perdu 0,17% à 5.521,93 points et le Dax allemand a abandonné 0,28%.

A Londres, le FTSE 100 a terminé quasiment inchangé (-0,02%), ce qui s'explique principalement par un rattrapage, les marchés britanniques étant restés fermés lundi.

La Bourse de Milan a reculé de son côté de 1,64% sur de nouveaux signes de blocage politique dans la péninsule plus de deux mois après les élections législatives.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,18%, le FTSEurofirst 300 a peu varié (+0,03%) et le Stoxx 600 a pris 0,13%.

LES DOLLAR ET LES TAUX MONTENT

La fébrilité liée au dossier iranien reste toutefois limitée et ne provoque pas de repli marqué sur les valeurs refuges dans un contexte marqué par la poursuite du rebond du dollar, qui a inscrit un nouveau plus haut de l'année face à un panier de devises de référence, dont l'euro, qui s'enfonce sous le seuil de 1,19 dollar, autour de 1,1870.

Le franc suisse est quasi stable et l'or baisse tandis que les rendements des emprunts d'Etat restent orientés à la hausse, le dix ans américain s'approchant de 2,98% et son équivalent allemand repassant 0,56%.

Le président américain dira à 18h00 GMT s'il se retire ou non de l'accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien, qu'il a vivement critiqué depuis son arrivée à la Maison blanche, allant jusqu'à parler de "pire accord jamais négocié".

Sa décision pourrait conduire Washington à réactiver des sanctions contre Téhéran et les entreprises commerçant avec l'Iran.

"La décision de Trump a tellement été commentée qu'elle est probablement déjà intégrée dans les cours", estime Frances Hudson, responsable de la stratégie pour Aberdeen Standard Investments. "Les commentaires les plus récents suggèrent en outre que, malgré tout le bruit qui a été fait, le retrait de l'accord pourrait n'être que partiel", ajoute-t-elle.

SHIRE EN VEDETTE APRÈS L'OPA DE TAKEDA

Du côté des actions, le marché a été animé entre autres par une nouvelle série de résultats de sociétés, mais aussi par l'offre de rachat amicale de 46 milliards de livres (52,3 milliards d'euros) du groupe pharmaceutique japonais Takeda sur le britannique Shire. Ce dernier a gagné 4,63%, l'une des plus fortes hausses du Stoxx 600. [L8N1SF1RG]

A Francfort, Beiersdorf (+2,75%), le propriétaire de Nivea, a profité pour sa part de résultats solides, même s'il s'en tient à des prévisions jugées prudentes pour l'ensemble de l'année.

A Paris, Air France-KLM a encore cédé 0,71% après ses lourdes pertes de la veille (-9,83%), avec cette fois une dégradation de la recommandation d'UBS sur le titre, justifiée par les inquiétudes des investisseurs après le départ du PDG, Jean-Marc Janaillac.

A la baisse également, Deutsche Post a reculé de 7,03% après un bénéfice d'exploitation trimestriel inférieur au consensus, la confirmation des objectifs n'ayant pas suffi à rassurer le marché.

LafargeHolcim a cédé 3,05% sur le marché suisse en réaction à une chute de 13% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) courant sur la période janvier-mars, en dépit de la stabilité du chiffre d'affaires.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street baissent d'environ 0,2%.

(Édité par Juliette Rouillon)