Publicité

La prudence domine avant la décision de Trump sur l'Iran

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent sans grand changement en début de séance mardi, l'imminence de la décision de Donald Trump sur une éventuelle sortie unilatérale des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien décourageant les prises de position.

À Paris, le CAC 40 perd 0,27% à 5.516,65 points après un peu moins d'une heure d'échanges et à Francfort, le Dax cède 0,43%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,14%.

A Londres, la progression de 0,21% du FTSE 100 s'explique principalement par un rattrapage, les marchés britanniques étant restés fermés lundi.

Le président américain doit annoncer à 18h00 GMT s'il se retire ou non de l'accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien, qu'il a vivement critiqué depuis son arrivée à la Maison blanche, allant jusqu'à parler de "pire accord jamais négocié".

Sa décision pourrait conduire Washington à réactiver des sanctions contre Téhéran et les entreprises commerçant avec l'Iran.

Parmi les marchés les plus exposés aux retombées du dossier iranien figure évidemment celui du pétrole, la république islamique étant l'un des principaux exportateurs mondiaux.

Les cours du brut marquent une pause dans l'attente de l'annonce américaine après avoir atteint lundi leur plus haut niveau depuis novembre 2014. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) revient ainsi autour de 70 dollars le baril et le Brent vers 75,50 dollars.

"Si les Etats-Unis changent de position sur l'accord nucléaire iranien, cela aura un impact défavorable sur la capacité de l'Iran à attirer des investissements étrangers", explique Naeem Aslam, analyste de ThinkMarkets. "Un revers sur les investissements pourrait freiner la production pétrolière du pays, qui pourrait stagner ou baisser jusqu'en 2025."

La fébrilité liée à ce dossier est toutefois limitée et ne provoque pas de repli marqué sur les valeurs refuges: le franc suisse et l'or sont quasi stables et les rendements des emprunts d'Etat restent orientés à la hausse, le dix ans américain restant à plus de 2,95% et son équivalent allemand remontant vers 0,54%.

Ce dernier profite entre autres des chiffres supérieurs aux attentes de la production industrielle et de la balance commerciale en Allemagne.

SHIRE EN VEDETTE APRÈS L'OPA AMICALE À £46 MILLIARDS DE TAKEDA

A noter aussi, le creusement de l'écart de rendement entre titres italiens et allemands, au plus haut depuis trois semaines, au lendemain de la confirmation de l'échec des discussions en vue de la formation d'un gouvernement à Rome, qui prolonge l'incertitude politique.

Sur le marché des changes, le dollar varie peu mais demeure proche du plus haut de plus de quatre mois atteint lundi face à un panier de devises de référence, qui a fait tomber l'euro sous le seuil de 1,19 pour la première fois de l'année.

La monnaie unique se traite autour de 1,1910 dollar.

Du côté des actions, la cote est animée entre autres par une nouvelle série de résultats de sociétés, mais aussi par l'offre d'achat amicale de 46 milliards de livres (52,3 milliards d'euros) du groupe pharmaceutique japonais Takeda sur le britannique Shire. [L8N1SF1RG]

Ce dernier gagne 3,73%.

Egalement bien orienté, le spécialiste suisse du "travel retail" Dufry s'adjuge 1,3% après avoir publié un excédent brut d'exploitation (Ebitda) trimestriel en hausse de 18,4% sur un an et une croissance organique de 7,1% sur les trois premiers mois de l'année.

A Francfort, Beiersdorf (+2,46%), le propriétaire de Nivea, profite lui aussi de résultats solides même s'il s'en tient à des prévisions jugées prudentes pour l'ensemble de l'année.

Le groupe allemand tire le secteur des produits de grande consommation qui prend 0,44%, la meilleure performance sectorielle du jour.

A Paris, Air France-KLM efface une partie des lourdes pertes (-9,83%) subies lundi et reprend 1,51%, l'une des plus fortes hausses de l'indice SBF 120, en profitant des espoirs de négociations entre direction et syndicats.

A la baisse, Deutsche Post chute de 7,19% après un bénéfice d'exploitation trimestriel inférieur au consensus, la confirmation des objectifs n'ayant pas suffi à rassurer le marché.

LafargeHolcim cède 0,89% après une chute de 13% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) courant sur janvier-mars en dépit de la stabilité du chiffre d'affaires.

(Édité par)