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Feu vert allemand à la prolongation de l'aide à la Grèce

La prolongation de quatre mois de l'aide financière européenne à la Grèce a été approuvée vendredi au Bundestag, la chambre basse du parlement allemand. Le texte a emporté les suffrages de 542 des 631 députés. /Photo prise le 27 février 2015/REUTERS/Hannibal Hanschke

par Stephen Brown BERLIN (Reuters) - La prolongation de quatre mois de l'aide financière européenne allouée à la Grèce a été approuvée vendredi au Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, où le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, avait auparavant invité les élus à surmonter leur scepticisme à l'égard des promesses d'Athènes. Le texte a été adopté par 542 voix contre 32; treize élus se sont abstenus. Aucun plan d'aide à un autre pays de l'Union européenne n'avait obtenu une telle majorité. Les députés de la coalition gauche-droite se sont prononcés pour à la quasi-unanimité, tout comme les Verts, qui siègent dans l'opposition. Le vote du Bundestag était le seul obstacle majeur à la prolongation de l'aide. "Nous Allemands, devons agir sans relâche pour assurer la cohésion de l'Europe", a déclaré avant le vote Wolfgang Schäuble, qui ne fait pourtant pas mystère de ses propres doutes quant aux promesses grecques. "Il n'est pas question d'accorder de nouveaux milliards à la Grèce, ni de changer quoi que ce soit à ce programme. Il s'agit de donner ou d'accorder plus de temps pour achever ce programme avec succès", a-t-il ajouté, répondant indirectement au quotidien Bild, qui titrait la veille : "Non! Plus de milliards pour les Grecs cupides!". Il s'agit d'une décision difficile, a poursuivi le ministre, selon lequel la solidarité entre Etats membres de la zone euro "ne signifie pas qu'on puisse se faire chanter les uns les autres". Jeudi, déjà, le ministre avait averti que la prolongation pourrait être invalidée si la Grèce ne respectait pas ses engagements. Mercredi, il avait affirmé qu'aucune aide supplémentaire ne devait être versée si Athènes ne se pliait pas aux conditions du plan d'aide international. En privé, il a par ailleurs reconnu que les propos de son homologue grec avaient mis la solidarité européenne à rude épreuve. Yanis Varoufakis a évoqué ces derniers jours la possibilité d'une décote de la dette publique et a laissé entendre qu'Athènes aurait du mal à honorer ses obligations envers ses créanciers au cours des prochains mois. Selon un sondage publié cette semaine, 21% seulement des Allemands sont favorables à la prolongation de l'aide allouée à Athènes. (Avec Caroline Copley, Jean-Philippe Lefief pour le service français)