La production de l'Opep au plus haut depuis 2012

La production de l'Opep était en septembre à son niveau le plus haut depuis près de deux ans, en raison d'une reprise de la production libyenne et d'une croissance de l'offre saoudienne et d'autres Etats du Golfe. /Photo d'archives/REUTERS/Mohammed Ameen

par Alex Lawler

LONDRES (Reuters) - La production de l'Opep était en septembre à son niveau le plus haut depuis près de deux ans, lit-on dans une étude de Reuters, en raison d'une reprise de la production libyenne et d'une croissance de l'offre saoudienne et d'autres Etats du Golfe.

Le fait que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ne pratique aucune coupe montre que les pays du Golfe s'accommodent d'un baril de brut passé de 115 dollars en juin à 97 dollars à présent; mais il en va autrement pour des pays tels que l'Iran ou, hors OPEP, la Russie qui ressentent le coût de cette glissade dans leurs budgets.

L'offre de l'Opep était en moyenne de 30,36 millions de barils par jour (bpj) en septembre contre 30,15 millions bpj en août, suivant cette étude qui se fonde sur des données d'armateurs et de sources chez les pétroliers, de l'Opep et de consultants.

"La Libye a fortement augmenté sa production et l'Opep produit plus que la demande (projetée) de bruts de l'Opep en 2015", observe Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. "C'est autant de pression sur l'Opep avant sa prochaine réunion".

L'Opep, qui extrait le tiers de l'or noir produit dans le monde, se réunira en novembre.

La plus forte hausse de la production ce mois-ci vient de Libye, dont la production a augmenté de 280.000 bpj en dépit d'une situation troublée. L'Irak, le Nigeria, l'Angola et l'Arabie saoudite ont également augmenté la production.

L'Opep n'avait plus autant extrait de brut depuis novembre 2012, lorsqu'elle avait produit 31,06 millions bpj, selon des études Reuters.

L'Irak, tout comme la Libye et là encore malgré ses troubles intérieurs, a également augmenté da production, grâce à la hausse des exportations des terminaux du sud du pays et à la croissance de la production des gisements kurdes.

DÉBAT

La percée de l'Etat islamique dans le nord du pays n'a pas grevé les exportations du sud mais le gisement septentrional de Kirkouk a été touché et la raffinerie de Baïdji fermée, ce qui fait que la production irakienne reste inférieure à ses capacités.

La production nigériane, perturbée dans les premiers mois de l'année, a augmenté en septembre et l'Angola a également vu sa production croître, grâce à l'accélération des exportations du projet CLOV géré par Total.

L'Arabie saoudite, le premier exportateur, a ouvert un peu plus les vannes, avec l'assentiment du Koweït et des Emirats arabes unis, officieusement pour compenser les manques à produire d'autres Etats membres.

Certains pays de l'organisation - l'Iran en particulier - s'inquiètent de la baisse des cours et la réunion du 27 novembre pourrait être le lieu d'un débat sur l'opportunité de réduire la production.

Les sanctions occidentales imposées à l'Iran obèrent la production du pays, qui n'a pas bougé en septembre mais qui a augmenté depuis le début de l'année en raison d'un assouplissement desdites sanctions. Le budget de l'Iran suppose un baril bien supérieur à 100 dollars, tandis que le budget de la Russie repose sur un baril de 100 dollars en moyenne.

Les propres prévisions de l'Opep laissent penser que la demande pour ses bruts fléchira à 29,20 millions bpj en 2015 en raison de la croissance de la production des schistes américains et de l'offre d'autres producteurs non membres de l'organisation.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)