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Emploi et jeunesse, obsessions de Hollande jusqu'en 2017

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - François Hollande a répondu dimanche aux "colères" d'une France menacée par la "nostalgie" en réaffirmant sa détermination à se battre contre le chômage durant les deux dernières années de son quinquennat. L'obsession de l'emploi, la bataille contre les idées du Front national et le souci de répondre aux inquiétudes de la jeunesse ont constitué le fil rouge d'une émission organisée sur Canal+ à quelques jours du troisième anniversaire de son élection, le 6 mai 2012. A la question de savoir s'il comptait remanier le gouvernement de Manuel Valls avant l'été pour relancer la fin de son quinquennat, François Hollande a répondu: "Ce qui m'importe, c'est qu'il y ait moins de chômage en juin plutôt que de remanier en juin". "Je ne cesserai pas, jusqu'au bout, de faire des réformes pour qu'il y ait plus d'emplois", a assuré le président, qui a annoncé par le passé qu'il conditionnait une éventuelle candidature en 2017 à une baisse du chômage, qui touche aujourd'hui plus de cinq millions de Français. Le président a précisé le champ d'application de la prime d'activité inscrite dans le projet de loi que le ministre du Travail, François Rebsamen, présentera mercredi en conseil des ministres. Il a annoncé l'élargissement de cette prime à toutes les personnes ayant des "petits boulots", y compris les moins de 25 ans. D'un montant mensuel de 130 euros pour un célibataire, elle devrait toucher un million de jeunes. Une "très mauvaise réponse" aux problèmes des jeunes qui ne seront pas incités à travailler, a considéré sur BFMTV l'ancien ministre UMP Eric Woerth. Didier Guillaume, président du groupe PS au Sénat, a salué en revanche un "président plus que jamais à l'écoute des Français pour améliorer leur quotidien." Soucieux de renouer le dialogue avec une jeunesse dont il a avait fait une priorité de sa campagne électorale, François Hollande a passé une partie de l'émission à dialoguer avec des lycéens, qui l'ont notamment interpellé sur les questions de liberté d'expression liées aux tensions religieuses. "DÉBATTRE" AVEC LE FRONT NATIONAL Près d'un mois après les élections départementales marquées par une poussée du Front national, François Hollande a dit le risque de "dislocation" et de "fracture" du pays. Jugeant important de "débattre" contre le FN, il a dénoncé la "mystification" de la présidente du mouvement, Marine Le Pen, qui parle selon lui "comme un tract de Parti communiste des années 70" pour se donner une image de gauche. L'émission à peine terminée, Florian Philippot, vice-président du FN, a décrit un chef de l'Etat "obsédé" par le parti d'extrême droite. "Que le Front national lui fasse peur, on le comprend, puisqu'il vise à prendre sa place et à imposer une autre politique de redressement national à la France. Mais on l'attendait sur autre chose. Or, sur le reste, absolument rien d'annoncé", a-t-il dénoncé sur BFMTV. François Hollande a invité le pays à reprendre confiance "bien qu'il y ait des attentes, parfois des colères." "La France ce n'est pas une nostalgie, la France c'est un avenir, la France c'est une chance. Diriger la France, c'est une responsabilité mais je ne m'en plains pas et je ferai jusqu'au bout la tâche qui m'a été donnée", a affirmé le président le plus impopulaire de la Ve République. Selon un baromètre Ifop pour le Journal du dimanche, sa cote a reculé de quatre points à 21% de satisfaits. Celle du Premier ministre, Manuel Valls, a perdu cinq points, à 40%. (Edité par Gérard Bon)