La Corée du Nord alimente les tensions

par Sue-Lin Wong PYONGYANG (Reuters) - Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que le régime de Pyongyang constituait un problème qui serait "réglé", sur fond de spéculations quant à un nouvel essai nucléaire nord-coréen. La presse étrangère accréditée en Corée du Nord était conviée jeudi à Pyongyang à assister à un "important événement". On ignorait si cette invitation était liée au programme nucléaire nord-coréen. Certains le pensaient mais ce n'a pas été le cas puisque, en ce "Jour du soleil", environ 200 journalistes étrangers ont assisté à l'inauguration par le dirigeant du pays, Kim Jong-un, d'une nouvelle artère dans la capitale. L'épisode est toutefois significatif de la tension que le régime communiste nord-coréen entretient autour de ses visées militaires, en particulier dans le domaine nucléaire. La Corée du Nord s'apprête à célébrer samedi le 105e anniversaire de la naissance de son fondateur, Kim Il-sung, grand-père de l'actuel dirigeant. En 2012, le régime communiste avait lancé une fusée de longue portée transportant un satellite pour marquer l'événement. Tout ceci intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques avec les Etats-Unis. La Corée du Nord pourrait effectuer son sixième essai nucléaire au moment où Washington a ordonné au groupe aéronaval "Carl Vinson" de faire route vers la péninsule coréenne. Le groupe comprend le porte-avions à propulsion nucléaire "Carl Vinson", deux destroyers et un croiseur. Il devait à l'origine se rendre en Australie. Les médias nord-coréens ont menacé mardi les Etats-Unis d'une attaque nucléaire, qui, disent-ils, serait déclenchée au moindre signe d'agression de Washington. RÉSOLUTION DES "PROBLÈMES" La Corée du Nord reste en guerre d'un point de vue technique avec les Etats-Unis et leur allié sud-coréen. La guerre qui a opposé le Nord et le Sud de 1950 à 1953 s'est terminée par un cessez-le-feu mais sans traité de paix. Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que le régime de Pyongyang constituait un problème qui serait "réglé". Interrogé sur son message à la Corée du Nord, le président américain a déclaré: "La Corée du Nord est un problème. Le problème va être réglé." Donald Trump a ajouté que le président chinois, Xi Jinping, allait "travailler très dur" pour aider à cette résolution. Donald Trump s'est entretenu mercredi par téléphone avec son homologue chinois de la situation en Corée du Nord, quelques jours après une première rencontre entre les deux hommes en Floride. Donald Trump a déclaré sur Twitter avoir eu une "très bonne" discussion avec Xi à propos de la "menace de la Corée du Nord". "Le président Xi veut faire ce qui est bien. Le contact a été très bon, je pense qu'il y a eu une bonne alchimie, je pense qu'il nous aidera avec la Corée du Nord", a-t-il dit. "Nous avons discuté commerce, nous avons discuté de beaucoup de choses et je pense que la manière dont nous allons conclure un bon accord commercial sera utile pour nous aider (à aborder) la Corée du Nord. Autrement, nous irons seuls, ce sera aussi bien", a ajouté le président américain. Xi Jinping a pour sa part assuré que la Chine était "déterminée" à s'engager sur la voie de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et à oeuvrer pour la résolution des "problèmes" via "des moyens pacifiques", a rapporté la chaîne de télévision publique CCTV. L'influent tabloïd chinois Global Times estime pour sa part que la Corée du Nord ferait bien d'arrêter ses projets en matière d'armement nucléaire et de missiles "pour sa propre sécurité". Selon le groupe 38 North, qui assure une suivi de la Corée du Nord à partir de Washington, des images satellitaires prises mercredi montrent une activité autour du site d'essais nucléaires de Punggye-ri, près de la côte Est. A Tokyo, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a estimé que la possibilité existait que la Corée du Nord "ait déjà la capacité d'équiper ses têtes de missile de gaz sarin". (Avec Jack Kim et Ju-min Park à Séoul, Kiyoshi Takenaka à Tokyo et Steve Holland à Washington, Nicolas Delame, Danielle Rouquié, Gilles Trequesser et Julie Carriat pour le service français)