La police militaire russe se déploie le long du Golan

MOSCOU (Reuters) - Des membres de la police militaire russe ont commencé jeudi à patrouiller du côté syrien de la ligne de démarcation du Golan et installeront huit postes de surveillance pour prévenir tout risque de provocation dans ce secteur, a déclaré Sergueï Roudskoï, haut responsable du ministère russe de la Défense.

Ces patrouilles russes apportent leur aide aux soldats des Nations unies qui avaient suspendu en 2012 leurs activités dans ce secteur pour des raisons de sécurité.

"Aujourd'hui, des soldats de la paix de l'Onu accompagnés de membres de la police militaire russe ont effectué leurs premières patrouilles depuis six ans dans la zone de séparation", a précisé Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse à Moscou.

"Dans le but de prévenir de possibles provocations contre les positions de l'Onu le long de la ligne 'Bravo', il est prévu d'installer huit postes d'observation de la police militaire russe", a-t-il ajouté.

Cette présence russe dans le secteur, a-t-il poursuivi, est provisoire et les postes d'observation russes seront remis aux forces armées syriennes une fois la situation stabilisée.

Les forces iraniennes présentes dans le secteur ont retiré leurs armes lourdes à 85 km des hauteurs du Golan en partie annexées par Israël, avait annoncé mercredi l'émissaire du président russe pour la Syrie, cité par l'agence Tass. Israël a jugé un tel retrait insuffisant.

Ces annonces font suite à plusieurs semaines d'offensive des forces du régime de Bachar al Assad et de leurs alliés, qui ont reconquis les secteurs du sud-ouest de la Syrie qui étaient aux mains des insurgés depuis des années.

Les Israéliens ont clairement dit qu'ils n'accepteraient jamais de voir des forces iraniennes ou celles du Hezbollah libanais s'installer en territoire syrien près du Golan.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, sept "terroristes" ont été tués dans des raids aériens israéliens menés dans la partie syrienne du plateau, a rapporté la radio israélienne. Des ceintures d'explosifs et des fusils d'assaut AK-47 ont été retrouvés dans la zone visée par les bombardements, a ajouté l'armée israélienne.

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a estimé que la frontière du Golan serait plus calme avec le rétablissement du pouvoir central du président syrien Bachar al Assad.

"De notre point de vue, la situation semble revenir à un niveau semblable à celui d'avant la guerre civile, ce qui signifie qu'il y a un vrai interlocuteur, quelqu'un de responsable et un pouvoir central", a-t-il dit à la presse.

A la question de savoir si Israël serait moins préoccupé par d'éventuelles tensions dans le Golan, il a répondu: "Je le crois".

(Denis Pinchuk et Tom Balmforth; Arthur Connan, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)