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La NSA aurait écouté les appels d'Israël aux élus américains

Les écoutes à l'étranger de la National Security Agency (NSA) américaine ont aussi porté sur des conversations téléphoniques entre de hauts responsables israéliens et des élus du Congrès américain et des groupes juifs américains, rapporte le Wall Street Journal mardi. /Photo d'archives/REUTERS/Pawel Kopczynski

WASHINGTON (Reuters) - Les écoutes à l'étranger de la National Security Agency (NSA) américaine ont aussi porté sur des conversations téléphoniques entre de hauts responsables israéliens et des élus du Congrès américain et des groupes juifs américains, rapporte le Wall Street Journal mardi. Les responsables de la Maison blanche ont estimé que l'information interceptée pourrait être utile pour contrer la campagne du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre l'accord nucléaire conclu entre l'Iran et les grandes puissances, selon les responsables américains cités par le WSJ. Les écoutes de la NSA ont permis à la Maison blanche d'apprendre comment Netanyahu et ses conseillers avaient fait fuiter des détails sur les négociations entre les Etats-Unis et l'Iran et sur le projet d'Israël de monter le Congrès des Etats-Unis contre cet accord, rapporte le quotidien économique. L'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis, Ron Dermer, est présenté comme ayant fourni à un certain nombre de groupes juifs américains des arguments à faire valoir auprès des élus américains, précise le WSJ. Prié de réagir après cet article, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche a déclaré : "Nous ne menons pas d'activité de surveillance en matière de renseignement étranger à moins qu'il y ait un objectif de sécurité nationale précis et validé. Cela s'applique aux citoyens ordinaires comme aux dirigeants mondiaux." Après les révélations de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden sur les opérations d'espionnage de l'agence, le président Barack Obama a annoncé en janvier 2014 que les Etats-Unis renonceraient à mettre sur écoute des dirigeants considérés comme amis. Ce fut le cas pour le président français François Hollande et pour la chancelière allemande Angela Merkel. En revanche, le président américain a maintenu la surveillance de Benjamin Netanyahu, indique le Wall Street Journal. Une directive de 2011 de la NSA prévoit la destruction après interception des communications directes entre les cibles étrangères du renseignement et les membres du Congrès des Etats-Unis. Mais le directeur de la NSA peut décider d'une exception s'il estime que ces communications contiennent "des renseignements étrangers importants", dit le Wall Street Journal. (Eric Beech; Danielle Rouquié pour le service français)