La milice kurde YPG ne veut pas être en pointe à Rakka en Syrie

BEYROUTH (Reuters) - Les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) qui ont progressé ces derniers jours vers Rakka, bastion des djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, veulent que les autres groupes rebelles syriens et non les troupes kurdes mènent l'assaut contre cette ville située à 160 km à l'est d'Alep. "Nous en avons parlé avec la direction de l'YPG. Elle n'a pas l'intention d'aller à Rakka", a dit le "numéro un" du Parti de l'Union démocratique (PYD) kurde, Saleh Moslem, par téléphone à Reuters. "Cette tâche revient aux forces révolutionnaires à Rakka." Si ces forces veulent libérer Rakka, "il est possible que l'YPG décide de les soutenir mais aucune décision n'a encore été prise à ce sujet", a-t-il ajouté. Soutenus par des groupes rebelles syriens et les raids de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, les miliciens kurdes de l'YPG ont pris mardi la ville d'Aïn Issa et sont arrivés à 50 km de Rakka. Les hommes de l'Etat islamique ont renforcé leurs défenses autour de la ville, en creusant notamment des tranchées. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'EI a demandé l'envoi d'une centaine de camions chargés d'armes et de munitions pour faire face une attaque de ses adversaires. (Sylvia Westall et Tom Perry; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)