Publicité

La mairie de Calais va protéger des fresques de Banksy

LILLE (Reuters) - La mairie de Calais a annoncé samedi vouloir protéger les oeuvres de l'artiste de rue Banksy découvertes en trois endroits de la ville en hommage aux réfugiés dont certains vivent dans un bidonville dans l'attente d'un départ vers la Grande-Bretagne. L'une d'elles, peinte sur un mur de béton à l'entrée de la "jungle", représente Steve Jobs, le cofondateur d'Apple, fils d'immigré syrien, décédé en 2011. "Nous avons appris la présence de ces oeuvres vendredi et avons décidé de les protéger pour qu'elles ne soient pas dégradées", a déclaré le service de communication de la ville de Calais, confirmant une information de Nord Littoral. Sur le site internet de ce journal, la maire Les Républicains de Calais, Natacha Bouchart, dit voir dans ces fresques "une chance pour Calais". Ces "graffs" sont de qualité et font passer un message, dit-elle. "Les services techniques travaillent pour qu'ils restent visibles tout en les protégeant." Banksy a peint trois fresques murales à Calais, dont celle représentant Steve Jobs portant ses traditionnels jeans bleu et pull noir, un baluchon sur le dos et l'un des premiers ordinateurs Apple dans la main droite. "On nous fait souvent croire que l'immigration est un gouffre pour les ressources d'un pays, mais Steve Jobs était le fils d'un immigré syrien", a expliqué l'artiste dans un communiqué publié par plusieurs médias britanniques. "Apple est la compagnie qui dégage le plus de bénéfices au monde (...) et elle n'existe que parce que les Etats-Unis ont permis à un jeune homme venant de Homs de s'y installer", ajoute-t-il. La deuxième fresque est dans le centre ville de Calais, sur le mur d'un centre de secours proche de la plage. Un enfant avec une longue-vue sur laquelle est posé un vautour y regarde symboliquement vers l'Angleterre, une valise à ses pieds. Samedi soir, elle était recouverte d'une planche de bois en vue de sa protection. La troisième oeuvre de Banksy, qui se trouve à côté de la mairie, est une reproduction de la peinture "Le Radeau de la Méduse", du Français Théodore Géricault, avec, en fond, un bateau survolé par un hélicoptère. "Nous ne sommes pas tous dans le bateau", dit une légende publiée sur le site de l'artiste. (Pierre Savary, édité par Chine Labbé)