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La Méridionale saisit le Conseil d'Etat pour la desserte de la Corse

MARSEILLE (Reuters) - La direction de la Méridionale, la plus ancienne compagnie maritime à assurer les liaisons entre Marseille et la Corse, a annoncé faire appel devant le Conseil d'Etat de la décision du tribunal administratif de Bastia qui l'a écartée mardi des dessertes de plusieurs ports insulaires.

"Nous sommes surpris et nous ne comprenons pas cette décision de nous refuser l'accès aux négociations des dessertes d'Ajaccio et de Propriano. Ceci alors que notre offre est de qualité conforme au cahier des charges", a dit dans un communiqué son directeur général délégué, Benoît Dehaye.

Le juge des référés du tribunal administratif de Bastia a rejeté mardi le recours de la société qui contestait sa mise à l'écart de ces deux lignes maritimes dans le cadre des négociations pour la future délégation de service public (DSP) qui doit définir les règles de la desserte entre la Corse et le continent, un dispositif dont la Méridionale serait partiellement écartée au profit de la Corsica Linea née en 2016 sur les ruines de l'ex-SNCM.

L'avis consultatif rendu par la commission de service public de la collectivité territoriale de Corse a recommandé d'attribuer l'essentiel des liaisons à Corsica Linea, faisant craindre d'importantes conséquences sociales pour les 500 emplois directs de la Méridionale, qui est une filiale du groupe Stef, le leader européen de la logistique du froid.

"Sans la Méridionale dans ces négociations, la Corse a tout à y perdre", a souligné Benoît Dehaye.

La future DSP d'une durée de 15 mois, entre octobre 2019 et décembre 2020, préfigure une DSP de plus longue durée (10 ans) voulue par la Collectivité territoriale de Corse dominée depuis décembre 2015 par les nationalistes qui militent pour la création d'une compagnie maritime régionale.

(Yves Clarisse)