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La mémoire de la Shoah doit être respectée par "tous", dit Paris

La France a déclaré lundi que la mémoire de la Shoah devait être respectée par tous les pays, après les propos du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki (photo) sur des "auteurs juifs" du génocide perpétré par les nazis. /Photo d'archives/REUTERS/Kacper Pempel

PARIS (Reuters) - La France a déclaré lundi que la mémoire de la Shoah devait être respectée par tous les pays, après les propos du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur des "auteurs juifs" du génocide perpétré par les nazis.

"La France est attachée à la mémoire de la Shoah, à sa préservation, à sa transmission et à son respect partout dans le monde. Ce principe doit s’appliquer à tous", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d'un point presse électronique.

Les propos tenus samedi à Munich par le chef du gouvernement polonais ont été vivement dénoncés par son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, qui a rejeté toute comparaison entre les comportements juifs et polonais face à la politique d'extermination des Juifs par les nazis.

Le gouvernement polonais a assuré de son côté que les déclarations de Mateusz Morawiecki n'étaient pas destinées à nier l'Holocauste ni à laisser entendre que les victimes juives portaient une part de responsabilité dans "le génocide commis par les nazis allemands".

"Les tentatives visant à établir une équivalence entre les crimes commis par les nazis allemands et les actions de leurs victimes - juives, polonaises, roumaines parmi d'autres - qui ont lutté pour leur survie devraient être condamnées de manière absolue et déterminée", a-t-il souligné dimanche.

Invité sur France inter lundi matin, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a estimé que les propos de Mateusz Morawiecki n'étaient pas acceptables.

"Nous avons des problèmes récurrents avec la majorité actuellement au pouvoir en Pologne, de droite dure, anti-européenne et qui entend ne pas respecter un certain nombre de valeurs européennes communes", a-t-il dit. "J'attends des instances européennes qu'elles rappellent la Pologne à ses obligations (...), de partager ces valeurs communes".

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)