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La Ligue arabe met en garde l'Iran

Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir a affirmé que son pays ne resterait pas “les bras croisés” face à la politique “agressive” de l’Iran, lors d’une réunion extraordinaire dimanche de la Ligue arabe au Caire. Les tensions se sont exacerbées ces derniers mois entre l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, les deux poids lourds rivaux du Moyen-Orient qui s’opposent sur plusieurs conflits dans la région, dont les guerres au Yémen et en Syrie, ainsi que sur le dossier libanais. “L’Arabie saoudite ne restera pas les bras croisés face aux agressions de l’Iran et n‘épargnera aucun effort pour défendre sa sécurité nationale et protéger son peuple”, a dit le ministre saoudien. De son côté, le chef de la diplomatie de Bahreïn, pays allié de l’Arabie saoudite, s’en est également pris à l’Iran et aux mouvements qui lui sont alliés. L’Iran possède “des bras dans la région”, a affirmé cheikh Khaled ben Ahmad Al-Khalifa. “Le plus important bras de l’Iran dans la région en ce moment est le bras du Hezbollah terroriste”, a-t-il ajouté en faisant référence au mouvement libanais. “La République libanaise (...) est sous le contrôle total de ce parti terroriste”, a poursuivi le ministre bahreïni. L’Arabie saoudite a réclamé cette réunion de la Ligue arabe pour discuter “des moyens de contrer les interventions iraniennes dans les pays arabes et ses atteintes à la sécurité et à la paix”. L’Iran dément être à l’origine des troubles dans la région, pointant au contraire du doigt son rival saoudien. Cette requête intervient à la suite d’un tir de missile des rebelles Houthis du Yémen en territoire saoudien le 4 novembre et d’un attentat contre un oléoduc à Bahreïn le 10. Ryad a accusé Téhéran, qui dément, de fournir des équipements militaires clandestinement aux rebelles yéménites. “Garder le silence face aux agressions iraniennes à travers ses agents dans la région ne rendra aucune capitale arabe à l’abri des missiles balistiques”, a dit M. Jubeir. Bahreïn, dirigé par une dynastie sunnite, accuse régulièrement l’Iran de liens avec des Bahreïnis chiites poursuivis par les autorités pour des “violences”. Ce petit royaume est secoué par des troubles depuis 2011, la majorité chiite réclamant des réformes à la monarchie sunnite au pouvoir pour être mieux représentée. Selon une source diplomatique à la Ligue arabe, Ryad cherche à faire adopter une résolution portant condamnation de “l’Iran et des milices arabes liées à ce pays”, une allusion en premier lieu au Hezbollah. Avec AFP