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La Légion d'honneur à un prince saoudien critiquée

Plusieurs responsables politiques, notamment du Fornt national, ont critiqué dimanche la remise, il y a deux jours par François Hollande, de la Légion d'honneur au prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed ben Nayef. /Photo d'archives/REUTERS/Catherine Gaschka/Pool

PARIS (Reuters) - Plusieurs responsables politiques ont critiqué dimanche la remise, il y a deux jours par François Hollande, de la Légion d'honneur au prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed ben Nayef. Cette décoration a notamment été dénoncée par le vice-président du Front national Florian Philippot qui a évoqué sur Twitter une "légion du déshonneur", ainsi que par Gilbert Collard et Robert Ménard, proches du FN. Mais les blâmes ne sont pas venus que de l'extrême-droite, le député socialiste de Haute-Garonne Gérard Bapt estimant dans un communiqué que "le réalisme politico-commercial ne devrait pas conduire à des postures morales à deux vitesses". De son côté, l'essayiste Raphaël Glucksmann a relevé sur Twitter: "Une envolée féministe dans Elle. Puis une légion d'honneur au wahhabisme. François Hollande le Cohérent." Selon une source diplomatique française, "c'est une habitude diplomatique et protocolaire" fréquente et François Hollande a d'ailleurs lui-même été décoré lors d'une visite en Arabie saoudite. L'Elysée n'avait pas annoncé la remise de cette décoration et l'agenda du président de la République évoquait seulement un entretien vendredi après-midi avec Mohammed ben Nayef, qui est vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur du gouvernement de Ryad. Des photos de l'entretien ont cependant été publiées sur le site de la présidence de la République, l'une d'elle montrant une poignée de mains entre François Hollande et le prince héritier, qui tient dans sa main gauche un écrin rouge contenant une médaille. En revanche, l'agence de presse saoudienne SPA avait annoncé dès vendredi que Mohammed ben Nayef s'était vu remettre "la médaille de l’ordre national de la Légion d’honneur, qui est la plus haute distinction française, pour tous ses efforts dans la région et dans le monde dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme". Le royaume wahhabite, allié traditionnel des Etats-Unis, s'est rapproché de la France ces dernières années, notamment dans le dossier syrien, dans le cadre de la lutte contre l'Etat islamique. L'Arabie Saoudite fait partie de la coalition internationale formée contre Daech. La visite à Ryad du Premier ministre Manuel Valls en octobre dernier s'est soldée par la signature d'accords et de lettres d'intention d'une valeur de dix milliards d'euros. (Myriam Rivet et Jean-Baptiste Vey, édité par Jean-Stéphane Brosse)