La justice japonaise s'oppose au redémarrage d'un site nucléaire

La justice japonaise s'est opposée à la remise en marche des réacteurs n°3 et n°4 de la centrale nucléaire de Takahama, gérée par la société Kansai Electric Power, donnant raison aux habitants de la région inquiets pour la sécurité des installations. /Photo d'archives/REUTERS/Issei Kato

FUKUI, Japon (Reuters) - La justice japonaise s'est opposée à la remise en marche des réacteurs n°3 et n°4 de la centrale nucléaire de Takahama, gérée par la société Kansai Electric Power, donnant raison aux habitants de la région inquiets pour la sécurité des installations, ont fait savoir mardi les plaignants. Il s'agit de la deuxième décision de justice en moins d'un an contre des réacteurs gérés par cet opérateur. Le secrétaire général du gouvernement nippon, Yoshihide Suga, a déclaré que la décision de justice ne changeait en rien la volonté de Tokyo de relancer les centrales à l'arrêt. Les réacteurs de Takahama, situés dans la préfecture de Fukui, sur la côte de la mer du Japon, ont satisfait pourtant aux nouvelles réglementations sur la sécurité fixées par l'autorité de contrôle du nucléaire et devaient être remis en service dans le courant de l'année. Des habitants de la région estiment en revanche que le projet de remise en service de la centrale de Takahama sous-estime le risque de séisme, ne se conforme pas aux règles de sécurité renforcées, et que les mesures d'évacuation prévues ne sont pas à la hauteur. Selon la chaîne publique NHK, la justice a déclaré à l'appui de sa décision que la sécurité à la centrale de Takahama ne pouvait être garantie et que les normes fixées par l'autorité de contrôle n'étaient pas suffisamment "rationnelles". La société Kansai Electric Power a annoncé son intention d'interjeter appel, mais cela risque de signifier des mois, voire des années de retard et des centaines de millions de dollars de pertes pour l'opérateur, qui est sur le point d'annoncer ses quatrièmes pertes annuelles depuis la catastrophe de 2011. L'injonction du tribunal de district de Fukui a été rendue au moment où le gouvernement de Tokyo cherche à relancer le parc des centrales atomiques à l'arrêt, quatre ans après la catastrophe de Fukushima. L'opinion publique reste majoritairement hostile à une remise en marche de la cinquantaine de réacteurs japonais, en raison des craintes pour la sécurité. (Kentaro Hamada à Fukui, Mari Saito à Tokyo; Eric Faye pour le service français)