La hausse s'affaiblit en Europe, Wall Street attendue en baisse

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes réduisent leurs gains mardi à mi-séance alors que Wall Street devrait ouvrir en petite baisse après ses records de la veille, dans un contexte de marché qui reste favorable, grâce notamment à la bonne santé de l'économie mondiale.

À Paris, l'indice CAC 40, qui a atteint en matinée son plus haut niveau depuis janvier 2008 à 5.567,03 points, recule de 0,16% à 5.533,11 vers 11h40 GMT. À Francfort, le Dax gagne encore 0,47% après avoir touché dans la matinée un plus haut historique à 13.596,89 points. A Londres, le FTSE grappille 0,03%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'adjuge 0,05% tandis que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 sont pratiquement inchangés.

A Wall Street, les contrats à terme suggèrent au pause du marché américain après les records de lundi: les indices de référence devraient ouvrir en repli compris entre 0,1% et 0,2%.

La Bourse de New York a été favorisée lundi par le vote du Congrès américain mettant un terme à la fermeture des services fédéraux ("shutdown") faute de financement, après trois jours de mise à l'arrêt partiel. Le nouveau texte autorise le financement de l'Etat fédéral américain jusqu'au 8 février.

Ce risque politique évacué, les investisseurs se tournent à nouveau vers les fondamentaux, à savoir une économie mondiale en bonne santé et des profits des entreprises en hausse. Le Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau relevé lundi ses prévisions économiques mondiales, pour prendre en compte l'impact positif attendu à court terme de la réforme fiscale américaine.

En Europe, le moral des investisseurs allemands, mesuré par l'indice ZEW, s'est amélioré plus fortement que prévu ce mois-ci, reflétant leur optimisme pour le premier semestre.

Côté entreprises, les bénéfices des sociétés du S&P 500 devraient croître de 12,4% au quatrième trimestre, selon des données Thomson Reuters. Quelque 80% des 55 sociétés de l'indice ayant publié leurs résultats à ce jour ont dépassé les attentes, contre 72% au cours des quatre derniers trimestres.

Plusieurs publications trimestrielles sont d'ailleurs attendues avant l'ouverture de Wall Street, dont celles de Procter & Gamble, Verizon et Johnson & Johnson, trois valeurs du Dow.

LA BOJ RESTE TRÈS ACCOMMODANTE

En parallèle, les grandes banques centrales ne semblent guère pressées de resserrer leur politique monétaire. La Banque du Japon (BoJ) a écarté mardi tout durcissement monétaire à court terme, ce qui pèse sur le yen, en repli de 0,48% face au dollar.

Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) tiendra sa première réunion monétaire de l'année et les investisseurs pensent en majorité qu'elle réaffirmera à cette occasion sa volonté de racheter des actifs au moins jusqu'en septembre et qu'elle ne relèvera pas ses taux d'intérêt avant 2019.

Cette perspective d'un resserrement très graduel des politiques monétaires favorise le repli des rendements obligataires en Europe, celui du Bund allemand retombant vers 0,55%.

Le rendement des Treasuries à 10 ans recule aussi de plus de quatre points de base, à 2,62% après la nouvelle loi de financement temporaire des administrations fédérales aux Etats-Unis.

Ce contexte d'optimisme sur la croissance et de confiance dans le soutien des banques centrales a permis aux indices actions mondiaux d'afficher des records. Outre Wall Street et le Dax, la Bourse de Hong Kong a terminé mardi à un plus haut historique et Tokyo évolue à un niveau jamais vu depuis novembre 1991.

L'indice MSCI ACWI, qui regroupe 47 marchés des pays développés et émergents, a aussi atteint mardi un record et gagne 0,2%.

La vigueur de la croissance mondiale, qui porte la demande en pétrole, fait aussi monter les cours du brut : le baril de Brent évolue à plus de 69 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) à près de 64 dollars.

LE PLAN STRATÉGIQUE DE CARREFOUR SALUÉ

Sur le marché des changes, l'indice dollar est pratiquement inchangé et l'euro cède 0,11% face au billet vert, la devise unique ayant néanmoins limité son repli après l'indice allemand ZEW.

La livre sterling retrocède pour sa part 0,28% contre le billet vert après avoir touché un pic à 1,4003, une première depuis le référendum sur le Brexit en juin 2016.

Aux valeurs, Carrefour bondit de 4,93%, signant de loin la plus forte hausse du CAC 40, après la présentation très attendue de son nouveau plan stratégique. "Globalement, c'est un plan avec des ambitions fortes", souligne Xavier de Buhren, gérant actions françaises chez Mirabaud AM.

Parmi les autres hausses notables en Europe, Easyjet grimpe de 4,189% et Logitech de 5,56% après leurs publications trimestrielles.

Altice avance de 3,38%, porté par un relèvement du conseil de Barclays qui souligne le potentiel de revalorisation en Bourse de la maison-mère de SFR.

A contrario, le secteur des ressources de base recule de 1,64%, dans le sillage de la baisse des cours des métaux sur fond de hausse des stocks.

(édité par Marc Angrand)