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Davis ne veut pas d'un Royaume-Uni "à la Mad Max" après le Brexit

Le ministre britannique du Brexit, David Davis, a déclaré mardi que la Grande-Bretagne et l'Union européenne devaient pouvoir être en mesure de conclure un accord permettant un accès mutuel à leurs marchés respectifs. /Photo prise le 20 février 2018/REUTERS/Heinz-Peter Bader

VIENNE (Reuters) - Le ministre britannique du Brexit, David Davis, a déclaré mardi que la Grande-Bretagne et l'Union européenne devaient pouvoir être en mesure de conclure un accord permettant un accès mutuel à leurs marchés respectifs, promettant au passage que Londres ne profitera pas du "Brexit" pour déréguler à tout va.

Dernier en date des ministres britanniques à présenter les plans de Londres en matière de Brexit, David Davis a dit devant les milieux d'affaires en Autriche que les craintes de voir le gouvernement transformer la Grande-Bretagne en "un monde à la Mad Max tout droit tiré d'une fiction apocalyptique" après la sortie de l'Union européenne étaient infondées.

David Davis a au contraire proposé un système de "reconnaissance mutuelle", où les deux parties se mettent d'accord sur les objectifs visés de régulations décidées ensemble, comme la protection des consommateurs ou la stabilité financière, tout en étant libres de choisir chacun leur voie pour atteindre ces objectifs.

"Ceci sera un élément clef pour faire en sorte que notre futur partenariat économique soit ouvert et que nos échanges commerciaux soient aussi harmonieux que possible", a-t-il ajouté.

"La volonté de la Grande-Bretagne, dans son projet préparant l'avenir du pays en dehors de l'Europe, est de s'engager dans une course vers les sommets des standards internationaux, pas de régresser par rapport aux standards élevés que nous connaissons aujourd'hui."

En prononçant ce discours, David Davis s'est efforcé de dissiper l'inquiétude des dirigeants européens quant à une tentation de Londres de mener une politique agressive de baisse de la fiscalité et de dérégulation pour attirer les investisseurs.

Depuis le référendum de juin 2016, les partisans du Brexit ont présenté la suppression des réglementations européennes comme l'un des principaux acquis de la sortie de l'Union européenne.

Le gouvernement britannique se réunit jeudi pour décider de la stratégie de négociation à suivre pour le Brexit tandis que l'Union européenne est en passe de préciser les positions qu'elle adoptera dans la prochaine phase des pourparlers avec Londres.

Fin janvier, les ministres des Affaires européennes hors Grande-Bretagne sont convenus d'accorder au Royaume-Uni une "période de transition" de 21 mois qui suivra le Brexit, programmé pour mars 2019.

Certains diplomates européens ont alors dit qu'un accord sur les modalités de cette période transitoire - censée amortir les effets de la sortie du Royaume-Uni de l'UE - pourrait être annoncé lors du conseil européen des 22 et 23 mars.

(Andrew MacAskill et François Murphy, Tangi Salaün et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)