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La Grèce prête à un nouvel effort budgétaire pour aboutir

La Grèce est prête à garantir de nouvelles coupes budgétaires si nécessaire pour renouer des discussions dans l'impasse avec ses bailleurs de fonds internationaux et conclure un examen capital des progrès accomplis dans les réformes exigées par ces derniers. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

par Renee Maltezou et George Georgiopoulos ATHENES (Reuters) - La Grèce est prête à garantir de nouvelles coupes budgétaires si nécessaire pour renouer des discussions dans l'impasse avec ses bailleurs de fonds internationaux et conclure un examen capital des progrès accomplis dans les réformes exigées par ces derniers, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement. Les discussions entre Athènes et ses créanciers institutionnels calent depuis des mois en raison des divergences qui opposent les deux parties sur les réformes des marchés du travail et de l'énergie, sur les objectifs budgétaires et sur les mesures d'allègement de la dette au-delà de 2018. L'un deux, le Fonds monétaire international (FMI), ne sait pas encore s'il participera au renflouement de la Grèce, le troisième depuis la crise de la dette de 2009. Ce plan, d'un montant de 86 milliards d'euros, est versé par tranches en fonction de la mise en oeuvre des réformes promises par la Grèce en août 2015 en échange de ces fonds. Le porte-parole Dimitris Tzanakopoulos a dit que la Grèce était disposée à discuter de mesures budgétaires d'urgence, à savoir un "mécanisme de garantie", qui ne s'appliqueraient que dans le cas où elle raterait ses objectifs budgétaires au-delà de 2018. "Le calendrier de la revue (examen) dépendra de la décision définitive du FMI concernant ce qu'il veut faire avec le programme grec", a expliqué Tzanakopoulos. "Si tout est bouclé, soit la trajectoire budgétaire après 2018 et les mesures d'allègement de la dette à moyen terme, la seule question qui restera en suspens sera le refus du FMI d'accepter la réalité; nous pourrions discuter d'un mécanisme de garanties renforcées", a-t-il ajouté. "Il n'y aura aucune raison d'activer ce mécanisme (...) les objectifs seront remplis (...) On ne le ferait que pour apaiser un FMI exagérément pessimiste sur l'évolution de l'économie grecque". La Commission européenne exige de la Grèce un excédent budgétaire primaire de 3,5% au-delà de 2018, conformément à ce qui est convenu, mais le FMI pense que cette dernière serait obligée de prendre de nouvelles mesures d'austérité et aurait besoin d'un allègement de la dette d'ampleur pour y parvenir. Le gouvernement affirme que les Grecs ne supporteraient pas un nouveau plan de rigueur avec un taux de chômage de 23% et des revenus réduits d'un tiers au terme de sept années de crise. Athène ne veut pas non plus d'une réforme du marché du travail impopulaire, alors que le FMI l'exige. L'Allemagne, principal bailleur européen, veut que le FMI participe au renflouement, estimant que le plan d'aide ne peut qu'y gagner en crédibilité, mais elle rejette le principe d'un allègement de la dette important. Athènes espère à présent que le salut viendra d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) à Bruxelles ce mois-ci. Tzanakopoulos a répété que la Grèce espérait intégrer le programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE) d'ici mars et ce afin de prendre le pouls du marché obligataire et d'être en mesure d'ici août 2018, lorsque le renflouement en cours sera achevé, de refinancer intégralement sa dette sans le secours des institutions internationales. (Avec Lefteris Papadimas, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)