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La Ghouta orientale, à l'est de Damas, bombardée malgré la trêve

Des avions ont bombardé mercredi le secteur de la Ghouta orientale, zone tenue par des rebelles à l'est de Damas, où la Russie avait décrété un cessez-le-feu voici moins de 24 heures, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme./ Photo prise le 2 mars 2017/REUTERS/Bassam Khabieh

BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - Des avions ont bombardé mercredi le secteur de la Ghouta orientale, zone tenue par des rebelles à l'est de Damas, où la Russie avait décrété un cessez-le-feu voici moins de 24 heures, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon l'OSDH, les avions et l'artillerie ont pilonné trois localités de cette région. Le ministère russe de la Défense avait déclaré mardi qu'une trêve avait été décidée jusqu'au 20 mars dans cette partie de la province de Damas. Selon un organe de presse lié au Hezbollah, l'allié chiite libanais de Damas, l'armée de l'air syrienne a frappé les djihadistes liés à l'ancienne branche d'al Qaïda à Irbine, au nord-est de Damas et à Kaboune, près du centre de la capitale. L'armée syrienne n'a pas fait de commentaire. Au moins 30 raids aériens, relayés par des tirs d'artillerie nourris et de missiles sol-sol tirés des zones tenues par le gouvernement, ont touché la région mercredi, selon le récit d'un rebelle et d'un habitant. L'armée et ses alliés cherchent à contraindre les rebelles à accepter des trêves similaires à celles qui ont débouché sur l'évacuation de milliers se combattants de l'opposition vers le nord de la Syrie. Cela fait près de trois semaines que l'armée syrienne concentre ses tirs sur la zone de Kaboune, mettant fin de fait à un cessez-le-feu que les rebelles du secteur avaient négocié avec l'armée syrienne et qui était en vigueur depuis la fin 2013. "S'ils prennent Kaboune, le régime sera en mesure d'assiéger totalement la Ghouta", commente un combattant de Failak al Rahman, un groupe rebelle qui opère dans un secteur appelé Fahed. Plusieurs milliers de civils ont fui Kaboun, qui avait attiré auparavant des dizaines de milliers de personnes qui cherchaient à échapper à la violence dans d'autres régions de la Syrie. Ils ont trouvé refuge dans le district voisin de Barza, où de nombreuses familles s'entassent dans les rues, les jardins publics et les mosquées. Barza a négocié avec le gouvernement syrien un cessez-le-feu total qui est en vigueur depuis 2014. A la différence des autres banlieues assiégées, ceux qui vivent à Barza peuvent se rendre au travail dans la capitale et y faire leurs courses. Avant le début de la guerre en Syrie en 2011, plus de 500.000 personnes vivaient dans la Goutha orientale. La population ne se monte désormais plus qu'à quelques dizaines de milliers de personnes et continue à diminuer. (Tom Perry et Souleiman al Khalidi; Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)