La gauche s'émeut de propos de Collomb sur les manifestants

Les propos du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui a invité samedi les manifestants à se départir de "leur passivité" face aux "casseurs", suscitent dimanche des réactions outrées à la gauche de la classe politique. /Photo prise le 24 mai 2018/REUTERS/Jean-Paul Pelissier - RC17E7E7E580

PARIS (Reuters) - Les propos du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui a invité samedi les manifestants à se départir de "leur passivité" face aux "casseurs", suscitent dimanche des réactions outrées à la gauche de la classe politique.

La "marée populaire", souhaitée notamment par la France insoumise et ralliée par la CGT, a faiblement mobilisé samedi, malgré une union inédite de forces syndicales, de partis de gauche et d'associations.

Le soir-même, Gérard Collomb a déploré sur BFM la "passivité" des manifestants devant les violences qui se sont produites lors d'une intervention des forces de l'ordre contre des militants des "Black blocs". Sept policiers ont été blessés et 43 personnes ont été interpellées, 32 avant même le début du défilé.

"Je crois que si demain on veut garder le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les personnes qui veulent exprimer leurs opinions puissent aussi s'opposer aux casseurs et ne pas, par leur passivité, être complices de ce qui se passe", a dit Gérard Collomb.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui n'a pas participé à la manifestation, a fustigé dimanche des propos "irresponsables".

"Je pense que Gérard Collomb est un ministre qui n'est pas à la hauteur de la fonction qu'il occupe. Sa mission à lui est de protéger les manifestants. C'est irresponsable", a-t-il dit sur le plateau du Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI.

"Je crois qu'il faut lui demander de retirer ses propos", a renchéri sur BFM TV Clémentine Autain, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis, qui voit dans la manifestation "une montée en puissance de la contestation et de la mobilisation" par rapport notamment à la "Fête à Macron" du 5 mai dernier.

Le chef de file de Génération.s Benoît Hamon , qui était samedi dans le cortège a réagi samedi soir-même sur BFM TV, appelant la police à protéger les manifestants "au lieu de nous faire porter la responsabilité du comportement de quelques-uns, ultra-violents".

(Julie Carriat, édité par Nicolas Delame)