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La France engagée dans une opération militaire au Niger

La France était engagée jeudi dans une opération militaire au Niger au lendemain d'une embuscade meurtrière contre des soldats nigériens et américains près de la frontière avec le Mali. /Photo prise le 19 mai 2017/REUTERS/Christophe Petit Tesson

PARIS (Reuters) - La France était engagée jeudi dans une opération militaire au Niger au lendemain d'une embuscade meurtrière contre des soldats nigériens et américains près de la frontière avec le Mali. Cinq soldats nigériens et trois soldats américains ont été tués dans cet accrochage dans le sud-ouest du pays, à proximité de la frontière avec le Mali. "L'opération nigérienne est encore en cours à ma connaissance. (...) Le concours de Barkhane a été sollicité", a déclaré le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l'état-major des armées françaises, lors d'un point de presse. Il s'est refusé à préciser le degré d'implication de la force Barkhane, qui mobilise 4.000 militaires français dans la bande sahélo-saharienne. Les forces françaises sont intervenues par ailleurs mercredi pour appuyer la patrouille conjointe américano-nigérienne cible de l'embuscade, sans ouvrir le feu, a dit le colonel Steiger. "Des patrouilles de Mirage 2000 ont été déclenchées pour appuyer ce qui pouvait l'être car il y avait une forte imbrication au sol", a-t-il dit. Des hélicoptères français ont par ailleurs aidé à l'évacuation de blessés vers Niamey. Les circonstances de l'attaque, imputée à une nouvelle faction djihadiste, l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), n'ont pas encore été précisément établies. "ZONE DE PRÉDATION DE L'EIGS" Aucune victime française n'est à déplorer, a indiqué le porte-parole de l'état-major. "C'est effectivement la zone de prédation de l'EIGS", a dit le colonel Steiger, qui reste prudent sur la responsabilité de l'attaque. Les autorités nigériennes ont instauré l'état d'urgence dans plusieurs départements de Tillabéri et Tahoua, deux régions frontalières du Mali régulièrement théâtres d'attaques djihadistes. L'état-major français note en outre une recrudescence d'attaques dans le nord du Mali depuis deux semaines, principalement dans la zone de Gao-Kidal et au nord du Burkina Faso. "Elles ont pour but d'entretenir un certain climat d'insécurité, et s'agissant du Mali d'empêcher le retour de l'administration dans le Nord et de mettre en échec l'accord qui tient jusqu'à présent entre la CMA et la plateforme", explique le colonel Steiger. Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et les groupes progouvernementaux de la Plateforme ont signé un cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 20 septembre. La situation sur le terrain démontre la nécessité d'une mise en place rapide de la force du G5 Sahel qui regroupe Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad, dit-on à Paris. "La force G5 Sahel pourrait commencer ses opérations fin octobre, elle progresse. Mais il y a un important travail d'organisation, de planification à accomplir", dit-on de source militaire française. "Le fait que les accrochages se déroulent dans les zones frontalières démontre la nécessité de cette force". (Sophie Louet avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)