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Pas encore d'accord sur les Mistral, dit François Hollande

François Hollande a déclaré vendredi que la France et la Russie n'avaient pas conclu d'accord "pour l'instant" sur la question des Mistral, contrairement à ce qu'affirme Moscou, et qu'une décision serait prise "dans les prochaines semaines". /Photo prise le 25 mai 2015/REUTERS/Stéphane Mahé

PARIS/MOSCOU (Reuters) - François Hollande a déclaré vendredi que la France et la Russie n'avaient pas conclu d'accord "pour l'instant" sur la question des Mistral, contrairement à ce qu'affirme Moscou, et qu'une décision serait prise "dans les prochaines semaines". Les négociations se poursuivent entre les deux pays sur les conditions de résiliation du contrat de livraison de deux navires de guerre Mistral à la Russie. "Pour l'instant, il n'y a pas d'accord, mais nous travaillons à trouver des solutions", a déclaré le président français en marge d'un déplacement dans le Lot. "Des discussions sont engagées. Je prendrai la décision dans les prochaines semaines", a-t-il précisé, quelques heures après que le Premier ministre Manuel Valls eut annoncé de prochaines "décisions importantes". Les autorités russes laissent entendre pour leur part qu'un accord a été scellé dans ce dossier qui empoisonne les relations entre les deux pays depuis un an. "Les négociations sont finies, tout a déjà été décidé, le calendrier et la somme", a déclaré jeudi soir Vladimir Kozhin, conseiller de Vladimir Poutine chargé des affaires militaires, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti. "J'espère que dans un avenir proche un accord sera signé sur la résiliation du contrat, la somme que la France devra nous rembourser sera alors annoncée", a-t-il ajouté. Selon le journal russe Kommersant vendredi, la France devra rembourser quelque 1,2 milliard d'euros à la Russie pour la non-livraison des deux BPC. Contactés par Reuters, ni la Délégation générale de l'armement (DGA) ni le groupe français DCNS, qui construit les Mistral, n'ont souhaité faire de commentaire. Le contrat de vente de deux bâtiments Mistral se trouve depuis plusieurs mois entre les mains des avocats qui tentent de trouver une issue acceptable pour les deux parties. Conclue en 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la vente à la Russie de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) est estimée à 1,2 milliard d'euros. La livraison du Vladivostok, le premier des deux BPC construits à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), était prévue pour octobre 2014. Elle a été suspendue pour une durée indéterminée par la France l'an dernier en raison du rôle de Moscou dans la crise ukrainienne. Le deuxième BPC, baptisé Sébastopol, du nom de la ville de Crimée où est basée la flotte russe de la mer Noire, devait quant à lui être livré en octobre 2015 à la Russie. (Alexander Winning à Moscou, Elizabeth Pineau, Marine Pennetier, Cyril Altmeyer et Emmanuel Jarry à Paris, édité par Sophie Louet)