La France est en ébullition, assure Mélenchon face à Macron

PARIS (Reuters) - Un nouveau cycle de contestation a commencé face à un Emmanuel Macron "continuellement en mouvement", assure Jean-Luc Mélenchon dans une interview à Libération à paraître samedi, jour de la "marée populaire" qu'appellent de leurs voeux la France insoumise, la CGT et d'autres associations et formations de gauche.

La marée populaire "ne nous arrête pas", a déclaré vendredi le chef de l'Etat depuis Saint-Pétersbourg, dénonçant par ailleurs ceux qui "ne proposent rien au pays" et "veulent la grande violence".

Dans les colonnes de Libération, le chef de file de la France insoumise reconnaît: "Nous affrontons un stratège déterminé et rusé." "A l'Assemblée, il pleut des textes de loi. Journalistes et députés suffoquent. Les militants sont durement réprimés. La lutte est rude", poursuit-il.

Pour autant le député de Marseille assure qu'"un cycle nouveau a commencé" avec la mobilisation unitaire de samedi et désavoue par ailleurs toute violence: "Aucune efficacité dans l'action révolutionnaire."

Tout en assumant une responsabilité "complète" dans le mouvement social sur le plan politique, Jean-Luc Mélenchon assure que le 26 mai est "très largement d'origine syndicale". "Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, m'a dit une chose très juste : 'Notre besoin est d'élargir et d'enraciner la lutte'", dit-il.

"Il faut que les gens se prouvent à eux-mêmes qu'ils sont en nombre, en force. Ils en ont besoin pour vaincre la peur, la résignation, le sentiment d'être isolé et perdu. Macron doit sentir leur souffle sur sa nuque."

"Un cycle nouveau a commencé", estime-t-il, assurant que les leçons de l'échec de la mobilisation contre les ordonnances travail ont été tirées.

Jean-Luc Mélenchon réitère son refus de revendiquer le mot "gauche": "Tant que le mot 'gauche' signifiera 'la bande à Hollande', il repoussera plus qu'il n'agrégera", dit-il. Il invite en outre les autres formations de gauche, dont Génération.s de Benoît Hamon, à prendre acte de l'état de leurs forces.

"Nous ne sommes pas assez haut mais les autres sont très bas. Mais le plus souvent, leurs appels à l'union sont seulement un moyen de nous montrer du doigt. Ils doivent tourner la page", estime-t-il.

(Julie Carriat, édité par Tangi Salaün)