La France confiante dans l'aide américaine à la Minusma

Ayrault s'est dit vendredi confiant dans le maintien de l'aide financière américaine à la force de l'Onu au Mali, qui pourrait être remise en cause par la volonté du président Donald Trump de revoir à la baisse la contribution des Etats-Unis aux agences onusiennes. /Photo d'archives/REUTERS/Adama Diarra

par John Irish GAO, Mali (Reuters) - Jean-Marc Ayrault s'est dit vendredi confiant dans le maintien de l'aide financière américaine à la force de l'Onu au Mali (Minusma), qui pourrait être remise en cause par la volonté du président Donald Trump de revoir à la baisse la contribution des Etats-Unis aux agences onusiennes. Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs au budget des Nations unies et financent à eux seuls 28% des 7,9 milliards de dollars consacrés chaque année aux opérations de maintien de la paix. "Ça ne veut pas dire, parce que vous allez regarder si on peut faire des économies ou être plus performants, que ces missions seront abandonnées", a déclaré le chef de la diplomatie française, avant un déplacement à Gao, au Mali, où sont déployés des soldats onusiens et français. "En ce qui concerne le Mali, il est clair que pour nous il s'agit d'une mission indispensable", a-t-il dit à Reuters. "Tout le monde reconnaît que la France a été en pointe pour anticiper et tout le monde mesure bien que le relai pris par les opérations de maintien de la paix des Nations unies n'aurait pas eu lieu sans nous, donc je ne suis pas pessimiste", a-t-il ajouté. La France est intervenue en janvier 2013 au Mali pour contenir une progression de groupes armés qui menaçaient la capitale, Bamako, ouvrant la voie quelques mois plus tard au déploiement de la Minusma. La force onusienne, qui compte actuellement plus de 10.000 hommes au Mali, est la mission de maintien de la paix la plus coûteuse en vies humaines, avec plus de 70 casques bleus tués en opération. Son coût financier est d'un milliard de dollars par an. Quatre ans après l'intervention française, la situation sécuritaire reste précaire et les forces nationales et internationales sont régulièrement prises pour cibles par les groupes armés. "BONNE DIRECTION" L'ambassadrice américaine à l'Onu, Nikki Haley, a déploré jeudi devant le Conseil de sécurité l'absence de progrès sur le terrain et le manque d'équipements de la force onusienne. "Le mandat (de la Minusma) a été révisé, c'est un mandat rosbuste", a souligné Jean-Marc Ayrault. "Après, ce qui se fait trop lentement, c'est l'engagement des pays qui seraient participants soit en terme humain soit en terme de matériel mais pour la Minusma, depuis quelques mois, on est plutôt dans la bonne direction." "On ne demande pas à la Minusma de faire Barkhane mais de la sécurisation", a-t-il ajouté, en référence au dispositif antiterroriste qui mobilise quelque 3.500 soldats français dans la bande sahélo-saharienne. L'Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, était aux côtés de Jean-Marc Ayrault vendredi au Mali, a annoncé son intention de renforcer son engagement en portant à un millier le nombre de militaires présents au sein de la Minusma et en fournissant huit hélicoptères d'attaque. (Marine Pennetier pour le service français, édité par Jean-Baptiste Vey)