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La France aimerait voir Michel Platini à la tête de la Fifa

Les dirigeants du football français ont réaffirmé mercredi leur souhait de voir Michel Platini, le patron de l'UEFA, se présenter à la présidence de la Fifa, au lendemain du départ de Sepp Blatter sur fond de scandale et d'enquêtes sur des faits de corruption présumés. /Photo prise le 29 mai 2015/REUTERS/Ruben Sprich

PARIS (Reuters) - Les dirigeants du football français ont réaffirmé mercredi leur souhait de voir Michel Platini se présenter à la présidence de la Fifa, au lendemain du départ de Sepp Blatter sur fond de scandale et d'enquêtes sur des faits de corruption présumés. Michel Platini, président de la confédération européenne, l'UEFA, avait longuement songé à se présenter face à Sepp Blatter, réélu vendredi dernier pour un cinquième mandat qui aura tourné court, avant d'y renoncer. Il avait publiquement appelé Sepp Blatter à démissionner la semaine dernière, se disant "écoeuré" par les dernières révélations, mais n'a rien dévoilé, depuis, de ses intentions, évoquant seulement une décision "difficile, courageuse et juste" de la part du dirigeant suisse, dont il a longtemps été proche. Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), a estimé mercredi qu'il faudrait un candidat européen pour la présidence de la Fifa et que "le meilleur" serait Michel Platini, 59 ans. "Je pense que demain (...) il faut un candidat européen, l'institution européenne est quand même la plus organisée, celle qui respecte le mieux le droit", a dit sur iTELE le président de la FFF, qui avait voté pour Sepp Blatter vendredi lors du congrès de la Fifa à Zurich, expliquant son choix par de bonnes relations et un juste retour après l'attribution à la France de la Coupe du monde féminine 2019. "Tous les Européens pensent que Michel est le meilleur, mais c'est à lui de décider. C'est le personnage clé du football mondial aujourd'hui, c'est celui qui a le plus d'expérience. Mais après, c'est un choix personnel de vie", a conclu Noël Le Graët. SOUTIEN POLITIQUE AUSSI Il a été rejoint par Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP), qui a dit voir en Michel Platini "l'homme de la situation" pour "d'urgence sortir de cette crise". "C'est un joueur immense, qui a donné du bonheur à des millions de gens. Ensuite c'est un homme intègre et il a démontré comme dirigeant de l'UEFA des capacités d'innovation remarquables", a dit Frédéric Thiriez sur Europe 1. A l'UEFA, Michel Platini a notamment introduit le fair-play financier, réformé la prestigieuse Ligue des champions pour y faire plus de places aux "petites" nations, mais il est aussi un homme plutôt réfractaire à l'arrivée de la technologie dans le football et a été critiqué pour avoir soutenu le Qatar dans le processus d'attribution de la Coupe du monde 2022. Prudents la semaine dernière à l'heure de commenter les affaires en cours, les membres du gouvernement français ont eux aussi fait l'éloge de Michel Platini, sans aller jusqu'à l'appeler à se lancer dans la course. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué sur France 2 un "homme de grande qualité" tandis que le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, évoquait mardi un "exceptionnel dirigeant". "Il l'a montré avec l'UEFA. Il pourrait très bien gérer le foot international (...) Je veux simplement lui apporter toute mon estime. C'est vraiment un choix qui lui appartient, je n'ai pas à m'immiscer dans ce choix-là", a ajouté Thierry Braillard. Tous ont aussi mis en avant son passé de joueur, une rareté parmi les dirigeants du football mondial. Considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire, trois fois lauréat du Ballon d'Or, Michel Platini a mené la France à son premier sacre dans une grande compétition, le championnat d'Europe en 1984. Sepp Blatter, 79 ans, a pris de court le monde du football en annonçant sa démission quatre jours après avoir été largement réélu pour un cinquième mandat. Le calendrier pour la désignation de son successeur n'est pas encore arrêté. (Chine Labbé et Grégory Blachier, édité par Gilles Trequesser)