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La fonction publique prête à amplifier la mobilisation

Les syndicats de fonctionnaires, qui manifesteront le 22 mars pour dénoncer la réforme de la fonction publique, ont menacé vendredi d'organiser un mouvement de grande ampleur si le gouvernement maintient ce qui est, selon eux, une ligne dure. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Les syndicats de fonctionnaires, qui manifesteront le 22 mars pour dénoncer la réforme de la fonction publique, ont menacé vendredi d'organiser un mouvement de grande ampleur si le gouvernement maintient ce qui est, selon eux, une ligne dure.

"Nous sommes déterminés. Nous n'en resterons pas là le soir du 22. Nous avons d'ores et déjà prévu de nous retrouver le 27 mars prochain non seulement pour faire le bilan de cette journée (...) mais pour, en fonction des réponses du gouvernement, envisager des perspectives", a déclaré la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, en conférence de presse.

Les syndicats de fonctionnaires ont reçu la semaine dernière le document d'orientation du gouvernement qui guidera les concertations à venir sur la réforme de la fonction publique.

Cette dernière prévoit un recours accru aux contractuels, la mise en place d'une rémunération au mérite, l'instauration d'un plan de départs volontaires, ainsi que la fusion de certaines instances représentatives du personnel, à l'instar du secteur privé.

"Nous considérons (...) que nous sommes à un tournant pour la fonction publique avec des mesures structurantes qui (...) pourraient avec des conséquences très lourdes", a ajouté Bernadette Groison, précisant que l'on se dirige vers une fonction publique "morcelée, repliée, externalisée".

Le secrétaire général de FO Fonctionnaires et agents publics, Christian Grolier, parle pour sa part de "l'attaque la plus forte qu'on a eu contre le statut général".

140 MANIFESTATIONS

Plus de 140 manifestations à travers le pays sont prévues pour le 22 mars prochain, selon les sept organisations syndicales sur les neuf qui ont appelé à manifester (CGT, Fédération autonome, Force ouvrière, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC). "Ça donne un petit thermomètre de l'état d'esprit des agents", a dit Bernadette Groison.

Les fonctionnaires avaient défilé le 10 octobre dernier pour défendre leur pouvoir d'achat, sujet qui sera encore à l'ordre du jour le 22 mars.

Ils dénonçaient le gel du point d'indice, qui sert au calcul de leurs rémunérations, le rétablissement d'un jour de carence en cas d'arrêt maladie et la suppression prévue de 120.000 postes dans le secteur d'ici 2022. Le ministère de l'Intérieur avait fait état de 209.000 manifestants en France.

Ils seront rejoints cette fois par les cheminots, les quatre organisations syndicales majoritaires - CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots - ayant appelé à défiler pour protester contre la réforme du système ferroviaire et annoncé un calendrier de grèves perlées jusqu'au mois de juin.

"Nous assumons nos convergences dans la lutte des services publics", a déclaré Jean-Marc Canon. "C'est bien le gouvernement et le président de la République qui (...) en multipliant encore une fois les attaques, en les mettant dans le même moment et surtout en ne laissant aucun espace de concertation (...) prend cette responsabilité."

Le gouvernement a fait un geste dans leur direction vendredi dernier en acceptant d'avancer la date du rendez-vous salarial 2018 à juin prochain plutôt qu'octobre, ce qui leur permettra de discuter de la rémunération des agents publics avant "la période de préparation budgétaire".

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)